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La parapsychologie
dans Signes & sens
L’écriture automatique
pour sauver du désespoir
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Qui mieux que les poètes peut comprendre cet état de réception magique : l’écriture automatique ? Déjà, Sigmund Freud, dans « Introduction à la psychanalyse », avait insisté sur le fait que les artistes étaient à même de saisir les mystères de la psyché humaine. Pour ces êtres inspirés, il est indéniable qu’une « Muse » guide leur stylo sur le papier, souvent malgré eux. Leur objectif ? Transcrire un indicible enchantement que le poète, tel un passeur, transmet au lecteur. Et s’il en était à l’identique pour ces spécialistes de la relation d’aide dont la spécificité consiste à mettre en lien le visible et l’invisible pour le plus grand bien de leurs consultants...
Le philosophe et historien Hippolyte Adolphe Taine (1828-1893) témoigne dans son ouvrage « De l’intelligence », paru en 1878, de l’expérience à laquelle il a assisté : une femme écrivait des pages entières, de façon automatique, sans regarder sa feuille mais en parlant et en chantant. À mes yeux, sa sincérité était parfaite, avoue Taine. On constate la présence simultanée de deux séries d’idées parallèles et indépendantes, de deux centres d’actions, ou, si l’on veut, de deux personnes morales, juxtaposées dans le même cerveau ; chacune a une œuvre, et une œuvre différente, l’une sur la scène et l’autre dans la coulisse.
Une transmission médiumnique
Les spirites nomment ce phénomène psychographie et considèrent qu’il constitue un moyen de communication avec des esprits désincarnés. C’est au pédagogue et ésotériste Allan Kardec (1804-1869) que revient l’établissement de cette hypothèse tout à fait plausible. Pour cette tradition spirituelle, la présence du médium facilite ce type de contact. L’écrivain Alice Bailey, principale inspiratrice du mouvement New Age, affirme que la majeure partie de ses ouvrages lui ont été dictés télépathiquement par un maître tibétain du nom de Djwal Khul. Par ailleurs, nombre de textes sacrés comme « Le Coran », dicté par l’ange Jibril (Gabriel), sont le produit d’une transmission quasi médiumnique. Plus près de nous, « Les dialogues avec l’Ange » de Gita Mallasz entrent aussi dans ce mode de communication paranormale.
Un réconfort précieux
Pratiquée par un médium compétent, l’écriture automatique se révèle être un précieux réconfort lorsqu’un consultant est affligé par un deuil impossible à réaliser. Michèle, 40 ans, vient de perdre Yoann, son unique enfant, dans un accident de la circulation. Âgé d’à peine 19 ans, il venait tout juste d’obtenir son permis de conduire. La vie de son fils s’étant arrêtée brutalement, Michèle n’a pas la force de continuer à exister et, au bord du gouffre, accepte, sur les conseils d’un ami, de consulter un médium pratiquant le channeling. Sa technique consiste à écrire sur le papier des informations dictées par des guides spirituels ou par des esprits défunts. L’homme est chaleureux mais ne montre pas cette attitude de constriction qu’elle a l’habitude de constater régulièrement dans son entourage, ne faisant que raviver sa douleur. Il commence à lui expliquer que si le corps disparaît, l’âme est éternelle. Peut-être ne s’agit-il pour vous que d’une croyance parmi tant d’autres, précise le médium. En tout cas, elle est partagée par des millions de personnes en Inde et s’étaye sur un raisonnement somme toute assez logique si l’on y regarde de plus près. Pour ma part, c’est une réalité car je l’expérimente régulièrement par l’intermédiaire de l’écriture automatique. Touchée par la sérénité du voyant, Michèle accepte de participer à la séance. Lorsqu’il décrypte le message écrit de manière automatique, Michèle n’en revient pas. Y sont relatées les dernières paroles que Yoann a prononcées et que le médium ne pouvait absolument pas connaître : Maman, je ne rentre pas pour le déjeuner, je mange avec des amis… La suite parvient de l’au-delà et se passe de commentaires : Ne t’inquiète plus, tes pleurs ne feraient que gâcher mon plaisir en m’empêchant de continuer ma route. Je ne suis mort qu’en apparence…
Une certitude indémontrable
Ce qui précède est indémontrable scientifiquement. Pourtant, bien des consultants en channeling ont intégré la certitude que la mort n’a jamais le dernier mot. On juge l’arbre à ses fruits est-il écrit dans les Évangiles. Les nombreuses communications de l’au-delà entraînent chaque fois un regain d’énergie vitale. N’est-ce pas là l’essence même d’une transmission authentique ? Que demander de plus à l’écriture automatique que l’incontestable capacité de transformer les désespoirs en des espoirs ?
Floriane Jacquemin
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