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La parapsychologie
dans Signes & sens
L’efficacité
du Tarot initiatique
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Dans un ouvrage intitulé « Méditation sur les 22 arcanes majeurs du tarot », l’auteur (anonyme) définit le terme «arcane» comme étant un «ferment ou une enzyme dont la présence stimule la vie spirituelle et animique de l’Homme»… Rien à voir, de fait, avec un quelconque hasard !
Chaque carte majeure du Tarot possède un symbolisme précis, issu des imagiers du Moyen-âge, et une place bien spécifique dans une chronologie numérique allant de I à XXI, le dernier arcane (le Fou) étant considéré comme sans chiffre. Oswald Wirth (1860-1943) a restitué le plus fidèlement possible le symbolisme originel des dessins et demeure, à aujourd’hui, la référence des tarologues en matière de tarologie initiatique. L’efficacité de l’interprétation du tirage d’un tel jeu est largement facilitée par la logique de son symbolisme qu’il est intéressant de connaître.
Les six premières étapes
Pour le Tarot initiatique, le chercheur en quête de sens est identifié avec Le Bateleur (I). Il s’agit d’un jeune homme coiffé du symbole de l’infini. Un bâton à la main gauche, il vérifie ses autres accessoires de la main droite : une coupe, une épée et un denier. Au pied du bateleur, une tulipe non encore éclose. Ayant tout ce qui lui est utile, l’initié est prêt pour partir à sa propre découverte. Première étape, La Papesse (II), assise, immobile, confiera ses clés et son livre de vie au bateleur si celui-ci est décidé à aborder la dualité de l’existence avec sagesse. L’Impératrice (III), quant à elle, a la tête ornée d’un halo comportant 12 étoiles dont 9 seulement sont visibles. Rayonnante, elle symbolise l’extrême multiplicité de la création et prépare à la rencontre avec L’Empereur (IV), celui qui va canaliser l’imaginaire du pèlerin. Le personnage est solide et symbolise l’autorité à laquelle il va falloir se conformer. Puis vient Le Pape (V) qui va aider le jeune homme à concilier en lui l’imagination et la raison afin de découvrir sa propre voie, indépendamment de l’identification à L’Impératrice (la mère) et à L’Empereur (le père). On retrouve ensuite le bateleur sous les traits de L’Amoureux (VI). Seul face à ses choix, mais riche de ses rencontres précédentes, il ne peut compter maintenant que sur lui-même…
L’initiation active
Avec l’arcane du Chariot (VII), l’initié ayant fait le bon choix se retrouve sur un char royal tiré par deux sphinx. Il a acquis une confiance solide en lui. Désormais, il peut aller beaucoup plus loin, à condition de maîtriser son mental et d’agir. La Justice (VIII) lui rappelle alors qu’il doit s’appliquer à l’équité et évaluer sa juste place dans ce monde. Tout naturellement, le bateleur rencontre ensuite L’Ermite (IX), le sage, le vieillard expérimenté, celui qui ne se laisse plus illusionner par l’apparence, quelle qu’elle soit. La Roue de la Fortune (X) représente la roue de la vie, de la destinée. L’initié va devoir non seulement l’accepter mais en faire quelque chose. Aucune fatalité ici, acceptation n’étant pas synonyme de soumission. D’ailleurs la roue est munie d’une manivelle, signe qui montre que l’initié peut agir ! La Force (XI) est symbolisée par une femme coiffée du signe de l’infini (rappel de l’arcane I) maîtrisant avec grâce un lion. Ainsi, la puissance acquise par l’initié ne comporte aucune violence.
L’initiation passive
Le Pendu (XII) inaugure le début de ce qu’il est convenu d’appeler une initiation passive. Suspendu par un pied, nous retrouvons le bateleur en état de réceptivité. Il découvre l’envers des choses visibles. C’est la période du véritable lâcher-prise. Lâcher-prise qui va jusqu’à l’acceptation d’une réalité physique incontournable : La Mort (XIII). À ce stade, le bateleur ne craint plus la faucheuse. Il sait qu’il s’agit d’un état de transformation puisque la vie renaît toujours de ses cendres. L’arcane de La Tempérance (XIV), femme ailée, symbolise la deuxième victoire de l’initié (2 X 7 = 14). La vie se poursuit dans la sérénité même si tout équilibre reste fragile. Le Diable (XV) est là pour continuer à enseigner que jamais rien n’est acquis une fois pour toutes. De même que La Maison Dieu (XVI) vient prévenir, telle une tour foudroyée, que l’humilité en toute chose est la mère de la sagesse. Quoi qu’il arrive, Les Étoiles (XVII) protègeront toujours celui ou celle qui s’accepte tel(le) qu’il (elle) est. Cette confiance, l’initié en a besoin pour traverser des espaces marécageux sous la seule lumière de La Lune (XVIII). La tradition spirituelle compare cette phase à la nuit mystique que tous les Saints ont expérimentée. Mais au bout de la nuit, Le Soleil (XIX) est toujours au rendez-vous, radieux, et l’ange du Jugement (XX) peut enfin faire du bateleur un être nouveau, transformé, initié. Le Monde (XXI) confirme et authentifie sa réalisation. Le cycle se termine ainsi avec Le Fou (sans chiffre) qui va se retransformer en Bateleur (I) pour démarrer un nouveau chemin initiatique et ainsi tendre vers encore plus de sagesse…
Georges Carpos
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