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La littérature spirite émet l’hypothèse, à l’instar de toutes les religions, qu’il existe un monde des esprits préexistant à la matière. Relevant du domaine de la foi, cette conception semble cependant, sinon se vérifier, du moins se révéler digne d’intérêt, surtout lorsque des phénomènes inexpliqués viennent bousculer et déstabiliser quelque peu les dogmes et les certitudes scientifiques. Le don de médiumnité, n’ayant pas pour vocation de contrer la raison, pose tout de même des questions existentielles, sinon essentielles…
À une époque où les progrès de la technologie ont repoussé avec bonheur les limites humaines en matière de communication (téléphone portable, Internet, satellites), les préoccupations d’ordre ontologique de nos contemporains n’ont, paradoxalement, jamais autant suscité de publications. Bouddhisme tibétain, Channelling, Chamanisme, Druidisme et bien d’autres traditions portent un message inscrit depuis la nuit des temps dans l’inconscient collectif : il existe une réalité spirituelle que nos cinq sens ne peuvent appréhender…
Une potentialité innée
Allan Kardeck, auteur de l’ouvrage de référence sur le sujet, « le Livre des médiums », publié en 1861, assure que toute personne qui ressent à un degré quelconque l’influence des Esprits est, par cela même, médium. Cette faculté, écrit-il, est inhérente à l’Homme et par conséquent n’est point un privilège exclusif ; aussi en est-il peu chez lesquels on n’en trouve que quelques rudiments. On peut donc dire que tout le monde, à peu de chose près, est médium… Ceci étant, la potentialité médiumnique nécessite parfois, pour pouvoir s’exprimer, un contexte particulier. Certains médiums témoignent que leur don s’est imposé à eux après une expérience singulière : la perte d’un être cher, une maladie, une EMI (Expérience de Mort Imminente). D’autres évoquent une transmission d’ordre initiatique de la part d’un membre de la famille ou d’un médium expérimenté. Aujourd’hui, la pratique du Channelling (issu du terme anglais channel signifiant canal) rassemble des techniques méditatives directement inspirées de travaux spirites mais aussi des méthodes traditionnelles chamaniques, proposant aux personnes sensibilisées par cette approche de développer leur médiumnité innée.
La déontologie du médium
Le don manifesté de médiumnité est soumis à une loi déontologique rigoureuse. Allan Kardeck reste très précis sur ce thème : à la question Les médiums qui font un mauvais usage de leur faculté, qui ne s’en servent pas en vue du bien, ou qui n’en profitent pas pour leur instruction, en subiront-ils les conséquences ?, il répond que s’ils en usent mal, ils en seront doublement punis parce qu’ils ont un moyen de plus de s’éclairer et qu’ils ne le mettent pas à profit. Celui qui voit clair et qui trébuche est plus blâmable que l’aveugle qui tombe dans le fossé, ajoute-t-il… Il est donc clair que le médium s’engage à mettre son don au service de sa propre évolution et de celle de ses consultants. Son rôle, s’il accepte, consiste en quelque sorte à se faire humblement l’intermédiaire et l’interprète d’une Bonne Nouvelle. C’est d’ailleurs parce qu’ils perçoivent consciemment ou inconsciemment cette bienveillante disposition d’esprit chez leur médium que nombre de consultants leur sont fidèles.
Les différentes formes de médiumnité
Le don de médiumnité relevant de l’unicité de l’Être prend autant de formes qu’il y a de médiums. Cependant, il est intéressant, à titre informatif, d’effectuer un classement généraliste, même s’il n’est pas rare de rencontrer des spécialistes possédant des compétences plurielles :
- Le médium magnétiseur : il soulage certaines affections physiques ou mentales par la prière et l’imposition des mains.
- Le médium voyant : il peut se transporter par l’esprit dans un espace/temps passé ou futur.
- Le médium artiste : si, selon des mouvances séculaires, tous les grands artistes seraient visionnaires, pour la culture spirite il est indéniable que l’artiste authentique a accès au monde des Esprits. C’est en cela qu’il est médium. Citons, entre autres, des musiciens comme Beethoven dont l’œuvre garde encore de nos jours ses mystères, des peintres tel Michel-Ange ou des écrivains de l’excellence de Goethe.
Jonathan Golinio
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