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La tradition soufi, branche mystique de l’Islam, célèbre par ses derviches tourneurs, assure que « la voie c’est le Cheick ». Autrement formulé, un cheminement spirituel s’effectue difficilement sans guide. Pour autant, selon d’autres formes d’enseignement, ce maître spirituel peut être intérieur. Ce fut le cas de Philémon, entité immatérielle que le psychologue analytique Carl Gustav Jung considérait comme étant son référent spirituel. En Inde, on peut suivre l’enseignement d’un « guru » (maître spirituel) vivant mais également celui d’un guide ayant vécu des siècles plus tôt. Dans tous les cas, le maître est garant d’une transmission qui passe par lui mais dont il n’est pas l’origine absolue…
Les guides spirituels authentiques sont aussi appelés des « passeurs d’âmes ». Ils ne représentent en aucun cas une finalité. Le prêtre catholique, le pasteur protestant, le rabbin, l’imam, peuvent être également considérés comme des accompagnants sur un chemin de spiritualité. Cependant, il convient de différencier aujourd’hui le religieux du spirituel. Toutes les religions sont certes censées abriter un même message d’Amour mais l’expérience a montré dans l’Histoire que les fidèles et les institutions religieuses n’ont pas toujours été à la hauteur de cette exigence essentielle. Pourtant, notre époque est plus que jamais en quête de sens. Alors, à qui s’adresser ?
La loi de l’Attraction
Quand le disciple est prêt, le maître apparaît : bien que l’origine de ce proverbe sanskrit se perde dans la nuit des temps, il reste empreint d’une sagesse toujours actuelle. Dans le domaine spirituel, tout est juste et rien n’est dû au hasard. Ainsi, il se trouvera toujours sur notre chemin, un livre, un enseignement, une personne, qui sera en lien avec nos interrogations existentielles. Cette rencontre est en fait le fruit d’un mûrissement intérieur. Selon la loi de l’Attraction dont on parle beaucoup depuis quelque temps, notamment au niveau scientifique, nous attirons dans notre vie ce qui préoccupe notre esprit. La prière relève de cette loi singulière. Le pasteur et psychologue Joseph Murphy a beaucoup transmis sur le sujet. Voilà un homme qui a guidé, à travers ses ouvrages et ses conférences, une foule d’anonymes vers une conscience spirituelle, même s’ils ne se sentaient affiliés à aucune église particulière. Citons également Omraam Mikhaël Aivanhov, ce guide bulgare, lui-même disciple du maître Peter Deunov, qui, au travers de nombreuses publications, a sensibilisé un large public intéressé par sa manière originale d’appréhender l’invisible en s’inspirant du visible. Ainsi, les guides spirituels actuels sont nombreux et ouvrent des voies, laissant à chacun le soin de choisir celle qui lui convient. Pour paraphraser un proverbe romain, on pourrait dire qu’en terme de spiritualité tous les chemins mènent à Soi… Certains décident de suivre une initiation (qui peut être tout simplement une conversion religieuse, un baptême ou encore une intégration dans une loge ésotérique), d’autres n’en ressentent pas la nécessité et préfèrent consulter occasionnellement un médium, un occultiste. Quoi qu’il en soit, le guide spirituel reste, quant à lui, bien ancré sur son sillon et disponible, ne cherchant pas à faire des disciples à n’importe quel prix. D’ailleurs, le grand « Enseigneur » Jésus-Christ – comme aime à le définir le moine orthodoxe Jean-Yves Leloup – ne dit-il pas qui m’aime me suive...
Le chemin de l’existence
Ce qui caractérise un guide spirituel, c’est que – paradoxalement – il est lui aussi en chemin. La différence avec celui qu’il accompagne se situe au niveau de son expérience. Ainsi connaît-il certains écueils pour y avoir été confronté et les avoir dépassés. Il transmet des méthodes qui ont fait leurs preuves mais il continue à travailler sur lui-même. Rien n’est acquis définitivement en spiritualité et aucun guide spirituel qui se respecte n’affirme avoir atteint son but. L’humilité reste sa première qualité et son sens de la responsabilité en découle naturellement. Il vous a été beaucoup donné, il vous sera beaucoup demandé, disent les Écritures Saintes. Telle est la raison pour laquelle un accompagnant de ce type accepte de mettre joyeusement le savoir qu’il a lui-même expérimenté et réalisé au service d’autrui. Pour autant, à l’image d’un guide de haute-montagne, il assure les protections mais il faudra quand même donner de soi pour atteindre le sommet…
Yvon Augier
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