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Horizontalité et verticalité, croisement de deux chemins, le symbole de la croix fait partie des archétypes et ne se limite pas à la tradition chrétienne. Son histoire est liée, pour une grande part, à celle de l’humanité…
On raconte que certains peuples soumis par les conquistadors ne se méfièrent pas quand ils virent arriver des hommes brandissant une croix, symbole qui était, pour eux aussi, sacré…
Avant l’ère chrétienne
Il existe un hiéroglyphe égyptien appelé ânkh ou croix ansée et signifiant vie, dont est issu le symbole féminin ♀ qui est également celui de Vénus en astrologie. On retrouve déjà, avant l’ère chrétienne, des croix en Chine mais encore dans l’Inde antique avec la svastika, emblème religieux récupéré par l’idéologie nazie, à laquelle la France Libre opposera sa Croix de Lorraine.
Les premières croix chrétiennes
Selon le « Dictionnaire des symboles », publié chez Robert Laffont, la tradition chrétienne a prodigieusement enrichi le symbolisme de la croix, en condensant dans cette image l’histoire du salut et la passion du Sauveur. Il faudra pourtant attendre le Vème siècle de notre ère pour que les Chrétiens osent représenter l’instrument de supplice comme signe de leur religion, lui ayant préféré jusque-là le symbole des Poissons. Ces premières images donnent à voir un Jésus encore vivant, les yeux ouverts, et vêtu d’un vêtement de gladiateur. Ce n’est qu’à l’époque romane, à partir du XIème siècle, que la croix manifestera l’affirmation théologique du Christ mort sur la Croix.
Quelques croix et leur signification
> La croix grecque à double traverse : également appelée croix de Lorraine, elle est portée par les patriarches sur les représentations artistiques. La barre supérieure correspond à l’inscription Le roi des juifs placée par Ponce Pilate. Ce symbole a été adopté par les cardinaux et les archevêques pour les distinguer du bas-clergé.
> La croix papale : emblème officiel de la papauté, elle comporte trois barres transversales. On peut l’interpréter comme symbolisant les trois croix du Mont Golgotha, tout comme les trois espaces d’autorité papale : le monde, l’église et le ciel.
> La croix de Saint André : en forme de X, elle rappelle le martyr du premier apôtre du Christ. Selon certaines légendes, Saint André aurait demandé à être crucifié en position différente parce qu’il ne se sentait pas digne d’être l’égal de Jésus. Quoi qu’il en soit, cette iconographie n’apparaît dans l’art cultuel qu’au Xème siècle et fut appelée peu à peu croix de Bourgogne.
> La croix templière : Elle est rouge couleur sang et contraste avec la tunique blanche du soldat du Temple. L’ordre du Temple, à la fois militaire et religieux, est destiné au départ à protéger les pèlerins. Il sera utilisé ensuite pendant les Croisades. Son Saint Patron est Saint Georges, martyr en 303.
> La croix occitane : nommée aussi croix cathare, il s’agit d’une croix dite grecque à quatre branches de même longueur. Elle n’est pas à confondre avec la croix latine symbolisant la crucifixion, d’autant que la foi cathare s’opposait au dogme catholique. La croix est vidée et munie de douze pommettes ou perles. On a retrouvé ce type de symbole sur une gravure datant de près de 5000 ans dans la Vallée des Merveilles, près de Tende, dans les Alpes Maritimes.
Mérédith Signoret
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