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Le tarot est un jeu de cartes très ancien ayant une grande
portée symbolique. Avec le tarot, on entre dans un monde de
symboles et de mystères...
Son enseignement ésotérique a été transmis à travers les
siècles plus ou moins ouvertement. Son origine est assez
difficile à situer dans le temps. Il existe plusieurs versions
du tarot, qu’Oswald Wirth appela « Tarot des imagiers
du Moyen Âge » ou « Tarot de Marseille ».
Historique du tarot
D’après les archives égyptiennes, un pharaon aurait inventé un jeu pour distraire ses sujets vivant dans une profonde misère et souffrant de la faim. À ce moment-là, le jeu a pris le nom de jeu de « Thot » ; c’était un jeu en or pur où étaient gravés des nombres magiques. Guillaume Postel s’est consacré à l’examen des hiéroglyphes et des différentes figures emblématiques inscrites sur le jeu de Thot et a conclu que les Égyptiens étaient les premiers à avoir appris à tirer les cartes, en prédisant l’avenir. On trouve dans « tarot » le mot « tao », du taoïsme, philosophie fondée vers le VIème siècle avant Jésus Christ, par Lao-Tseu. Les premiers jeux de cartes connus en Occident se rapprochent plus du symbole chinois que de la mythologie venue des Indes. Les recherches démontrent que le tarot a pris la forme des Naïbi et des cartes de points. Le jeu le plus ancien connu vient de Venise, où il a été en usage dès le XIVème siècle. Jusqu’au XVIIème siècle, où Court de Gébelin s’est passionné pour son interprétation, les théories les plus diverses ont été dispersées. Venant de Chine, des Indes, de l’Égypte, et ayant été créé par Thot-Hermès Trimégiste, les bohémiens, les alchimistes ou les kabbalistes, le tarot, tel qu’on le connaît, a emprunté des images tirées du Moyen Âge ainsi que des symboles chrétiens. L’Espagne a été le premier pays d’Europe à connaître les cartes et à les fabriquer. Ensuite, elles se sont répandues en France, grâce à Bertrand du Guesclin, sous le règne de Charles VI. Puis son fils, Charles VII, a ordonné à ses artistes de remplacer les premières figures et les hiéroglyphes contenus dans le jeu de Thot par des symboles qu’il avait lui-même créés. Les Italiens ont eu aussi l’idée de réunir toutes
ces images en jeu destinées à l’amusement et à l’instruction
des enfants. Ainsi sont nées les Naïbis, recommandées par
Morelli, en 1393. Vers la fin du XIVème siècle, les premières
cartes ont mené à l’invention des cartes à jouer, que l’on attribue à François Fibbia, mort en 1419. Vers 1430-1450, en
Italie, les jeux sont peints à la main et la famille Visconti-Sforza a commandé plusieurs de ces jeux. Au cours du
XVIème et du XVIIème siècle, l’amélioration des techniques
d’imprimerie et de gravure va permettre au tarot une progression
foudroyante en Europe. C’est à partir de cette époque que
le tarot a trouvé vraiment sa place et il était de bon ton de l’utiliser
dans les salons. La fin du XVIIIème siècle a créé un terrain
propice au développement du tarot. Profitant des nouvelles
idées philosophiques, l’occulte, l’ésotérisme, Cagliostro,
Mesmer et Saint-Germain, naîtront. Le tarot a franchi la
Manche au début du XIXème siècle. On le découvre vers
1810, sous le nom de De Rider. Un siècle plus tard, Arthur
Edward Whaite va le remettre au goût du jour, se basant sur sa
valeur symbolique et son esprit occulte. Le XIXème siècle
fera la gloire de l’occultisme et de l’ésotérisme. On veut croire
à tout, au charlatan le plus dangereux aussi bien qu’à la
croyance pure et accessible à tous. L’abbé Alphonse Louis
Constant, plus connu sous le nom d’Éliphas Levi, a institué la
correspondance des 22 arcanes majeurs et de l’alphabet
hébraïque. Plus tard, sous l’impulsion de Gérard d’Encausse,
dit Papus, qui s’est inspiré pour son tarot des bohémiens et de
la science kabbalistique, de Stanislas de Guaïta, de Saint-Yves
d’Alveydre et d’Oswald Wirth, le tarot a été codifié, amélioré
et clarifié. En 1930, le Français Paul Marteau relance le jeu en
France qui portera le nom d’ancien tarot de Marseille. Amateur d’ésotérisme, il est le premier à consacrer un ouvrage
aux tarots et à écrire ses propres commentaires tout en gardant
l’esprit médiéval, l’esprit même du tarot.
Michèle V. Chatellier*
*Pour en savoir plus, lire :
"Le tarot de Marseille", aux Éditions Quebecor.
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