Il est des rumeurs qui ont la vie dure. Ainsi, manger bio serait insipide, compliqué et… cher ! Rien de plus faux que ces allégations stéréotypées.
Jean-Marie Delecroix, auteur de « La nouvelle alimentation », aux Éditions Médicis, écrit : Les aliments biologiques, ou plus simplement bio, sont des produits qualifiés de marginaux, trop chers, alors qu’ils sont vraisemblablement comme les autres. En fait, manger bio consiste à prendre conscience de ce que l’on met dans son assiette plutôt que d’ingurgiter à la va vite une alimentation pas toujours équilibrée.
Retrouver le plaisir
Manger bio ne se résume pas à acheter des produits labellisés. C’est aussi retrouver les saveurs d’autrefois, du temps où les pommes étaient moins colorées mais beaucoup plus juteuses et sucrées. Certes, il y avait parfois un habitant indésirable en la présence d’un petit ver mais c’était bien la preuve que le fruit avait mûri sans insecticide. Et que dire des légumes du jardin, des œufs de la ferme voisine, sans parler du lait ? France Guillain, dans son ouvrage « Manger bio, c’est pas cher », publié aux Éditions Jouvence, explique que
notre cerveau ne peut correctement organiser la digestion et l’assimilation des nutriments si nous n’avons pas de réel plaisir en mangeant. Le plaisir est une condition aussi essentielle à notre bien-être physique et mental que la qualité des aliments et leur mastication. Dès qu’un aliment est délicieux, nous nous arrangeons pour le faire séjourner plus longtemps dans la bouche ; nous le mangeons lentement, nous nous en délectons, nous le savourons, nous profitons encore – après l’avoir avalé – du plaisir en en parlant, en le partageant avec les autres. Plus le plaisir est grand (et l’information donnée au cerveau complète), plus la digestion est bonne…
Une question de bon sens
Dans notre quotidien où l’on ne prend plus le temps de rien, la facilité, relayée par la publicité, dont souvent les enfants sont les premières victimes, consiste à céder aux repas pris dans les fast food. Résultat, à part le steack haché-frites, nos héritiers ne connaissent ou ne veulent connaître rien d’autre. Pourtant, une salade composée, c’est bon, simple et plus économique ! Sans compter que la consommation excessive de viande, pas toujours de bonne qualité, augmente le taux de mauvais cholestérol et favorise certains risques cardio-vasculaires. Ainsi, à force de ne plus consacrer un minimum d’intérêt à l’alimentation, on en vient à perdre le sens du goût. Et donc le plaisir qui y est associé. La première chose à faire serait de consommer autrement : il suffirait d’oublier l’achat réflexe, le produit pris par habitude. Le bon sens voudrait aussi que l’on soit en adéquation avec la saison : en achetant des fruits importés de l’autre bout de la planète, nous consommons surtout le pétrole nécessaire pour leur transport !
La qualité plutôt que la quantité
Manger bio est un état d’esprit et non une volonté de se démarquer ou d’être original. Préférer la qualité à la quantité, c’est ne pas faire systématiquement ses courses dans la grande surface où l’on trouvera à profusion des produits, certes bon marché, mais où le seul contact humain sera celui de la caissière débordée dont le rôle n’est pas d’apporter des informations sur la qualité et l’origine des produits. Aller de temps en temps dans une coopérative bio pour acheter sa nourriture (il en existe maintenant un peu partout), c’est également retrouver la relation humaine avec le commerçant qui, en général, sait ce qu’il vend et peut en parler. Vous serez parfois étonné(e) de constater que la différence de prix n’est pas toujours si élevée qu’on peut le croire. Il est possible d’acheter ses légumes en vrac et d’ajuster ses achats en évaluant une consommation sans gaspillage. Acheter du pain bio, par exemple, peut sembler plus onéreux, mais il faut savoir qu’il peut se conserver plus longtemps et que ses valeurs nutritives sont supérieures. Quoi qu’il en soit, comme le dit Jacques-Pascal Cusin, auteur de « La bio malmenée », ouvrage chez Jouvence Éditions :
Suite à une cascade de scandales alimentaires, l’alimentation bio a le vent en poupe… Il suffit juste de prendre le temps de nous y intéresser de plus près…
Hubert Daniel
Dis-moi ce que tu manges…
… Je te dirai qui tu es ! Effectivement, il est une évidence : la qualité des aliments que nous avalons est un sacré révélateur. Elle est non seulement intimement liée à la cohésion de notre communication orale mais encore à la bonne évolution de celle-ci. Bien manger au quotidien, c’est transmettre de mieux en mieux ! Ce qui revient à gagner en crédibilité face à tout interlocuteur. S’alimenter de façon équilibrée, c’est avant tout oublier les modes alimentaires (restrictives) stupides et ne jamais omettre que chacune de nos assiettes doit toujours comporter de quoi satisfaire notre désir. Sinon, gare à nos propos agressifs et autres rancœurs qui feront fuir l’entourage…