Tous les couples le savent bien : la vie à deux n’a rien d’un long fleuve tranquille et les embûches sont nombreuses sur le chemin. Pourtant, par définition, si l’on partage sa vie avec une personne que l’on a choisie, c’est pour être plus heureux que lorsqu’on était seul !
Contrairement à ce que nous avons lu, enfant, dans les contes de fées, il ne suffit pas de rencontrer quelqu’un qui provoque en nous une émotion intense, et que cette émotion soit partagée, pour que la vie à deux soit sereine. D’ailleurs, ce n’est certainement pas un hasard si, dans lesdits contes, l’histoire s’arrête pudiquement au seuil de la vie de couple et se solde par un laconique : « Ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’est sans doute parce que là commencent des difficultés qui n’ont rien de symbolique ni de chevaleresque. C’est la vie quotidienne qui est en jeu, avec ses égratignures, ses contrariétés, ses sautes d’humeur, ses espoirs déçus…
Une tolérance respective
La vie de couple est tissée de ces petites choses qui, peu à peu, abîment le désir, la tendresse et la confiance, si l’on n’y prend pas garde. C’est que l’amour n’est pas donné en cadeau au moment de la rencontre et pour l’éternité. Il se construit, patiemment. Parmi les briques les plus importantes de cet édifice figure le respect de l’autre et surtout de son territoire. Chacun a le droit de se préserver une parcelle de territoire qui n’appartient qu’à lui. La fusion totale (moi et toi, partout et toujours) n’a jamais donné de bons résultats à long terme. On finit par oublier qui l’on est vraiment. Pour parvenir à établir cette tolérance respective, il n’y a pas d’autre voie que la confiance. La jalousie, la suspicion et le mensonge sont les poisons du couple. La parole est essentielle. Mais elle ne circule pas entre deux amants comme elle circule entre deux amis ou entre parents et enfants. La communication dans le couple est faite de silences autant que de mots, d’écoute autant que de confidences. On ne peut pas dire, tout, tout le temps. Mais le couple est le lieu où l’on peut donner tout ce que l’on porte en soi de plus beau. Où l’on peut aussi, par moments, régresser avec l’autre dans une confiance aussi absolue que celle de la toute petite enfance. Voici quelques pierres blanches pour aider tous les petits Poucet qui ont entamé ce long chemin, parfois difficile, mais si riche d’espoir et de bonheur…
Quelques outils qui aident à être heureux
>
Je m’autorise à être heureux(se) :
C’est un point de départ incontournable. Si nous ne nous autorisons pas à être heureux, comment un couple, quel qu’il soit, pourrait-il nous combler ?
➥ Si cela m’est difficile, j’essaie d’en trouver la cause. Nos empêchements sont très souvent liés à notre histoire initiale, à la façon dont nos parents nous ont aimés. Il est parfois utile de nous le rappeler…
> Je respecte l’autre dans ce qu’il est :
Au début d’une relation, nous avons tendance à projeter sur l’autre nos fantasmes, nos espoirs, nos rêves. Comme s’il s’agissait d’une toile blanche. Ce faisant, nous oublions de voir ce qu’il est vraiment.
➥ Je le respecte aussi dans ce qu’il dit, ce qu’il pense, ce qu’il éprouve…
Le respect de l’autre n’est réel que si l’on prend en compte toutes les facettes de son être, même les plus intimes.
> Je prends conscience de mes défauts :
Avant que l’autre soit amené à nous reprocher quoi que ce soit, il vaut mieux être conscient soi-même de ses propres écueils, de ses attitudes et comportements susceptibles de gêner l’autre.
➥ J’essaie de corriger les défauts qui me gênent.
Nous avons toujours des traits de caractère dont nous aimerions bien nous défaire, des habitudes que nous aimerions perdre, et d’autres auxquelles nous tenons même si elles ne facilitent pas les relations aux autres. Mieux vaut être clairs là-dessus, pour tenter de corriger ce que nous n’aimons pas en nous.
> Je l’étonne ! :
L’habitude est l’un des plus violents poisons du couple. Nous devrions toujours nous attacher à faire surgir un brin d’imprévu dans le quotidien.
➥ J’ose…
Se laisser aller à des caresses inhabituelles ou porter des tenues originales ; préparer le plat que l’autre adore ou improviser une sortie imprévue ; dire des mots d’amour ou entendre des déclarations fougueuses… Il y a tant de choses que l’on ne s’autorise pas, spontanément, à vivre ! Un effort s’impose...
Marie Borrel*
*Pour en savoir plus, lire :
« 81 façons d’être heureux à deux »
Éditions Guy Trédaniel