À l’adolescence, filles et garçons rejettent majoritairement le passé (familial). Tournés plutôt vers l’avenir, ce qui est non seulement légitime mais souhaitable, ils se cherchent et tâtonnent côté identitaire. Le résultat est souvent surprenant et inattendu ; ils en viennent à une uniformisation de pensée: vestimentaire, alimentaire, idéologique, sexuelle, intellectuelle… Difficile de percer leur univers et, d’ailleurs, mieux vaut s’abstenir ! Ils assument leurs goûts pas trop mal. Si ceux-ci nous semblent parfois éclectiques, il n’en est rien en fait. Au contraire même. Les ados ont le souci de tisser des liens entre ce qu’ils croient, ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Il n’y a qu’à les écouter discuter sur les modes tous azimuts. Leur culture musicale se retrouve parfaitement dans leur look et leurs lieux de rencontres sont choisis en fonction de critères bien précis. Leurs rendez-vous sont ciblés. Qu’il s’agisse des rayons FNAC ou autres MacDo, ils savent pertinemment pourquoi ils investissent ce type d’espaces. Ne nous sentons pas largués. Car sans parler de Saint-Germain-des- Prés et de ses cafés cultes des années 50, n’avons-nous pas fait un peu pareil au même âge ? Ce qui ne nous a pas empêché un jour de retrouver ce que nous avons aimé chez nos parents. Et de nous en servir encore aujourd’hui...
Chantal Calatayud