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La psycho
dans Signes & sens
Annoncer sa perte d’emploi
à ses enfants sans les inquiéter
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La meilleure façon de ne pas inquiéter son entourage consiste à ne pas nourrir soi-même des pensées négatives face à un événement qui touche plus de 4 millions de Français. Perdre son emploi n’a rien de catastrophique en soi. Seule la manière de le vivre fait la différence. Certes, en tant que parent, le défi est de taille mais il peut aussi être source d’un regain d’énergie…
Comme l’affirme le logothérapeuthe Victor Frankl, entre le stimulus extérieur et la réponse que nous donnons, nous avons toujours la liberté de choix. Ainsi, il s’agit de ne pas présenter à son entourage un licenciement comme relevant d’une fatalité. D’ailleurs, beaucoup de familles concernées, ou l’ayant été un jour, ne se reconnaissent pas dans le message exagérément négatif que véhicule un certain paysage médiatique.
L’information
Si les coachs spécialisés dans ce domaine conseillent de se laisser le temps de digérer soi-même l’émotion logique liée à une perte d’emploi, ils insistent également sur l’importance de communiquer l’événement sans trop attendre. Confiez-vous d’abord à votre conjoint, puis, selon des modes différenciés prenant en compte leur maturité, ouvrez-vous à vos enfants. Inutile en effet de porter un masque et de faire comme si de rien n’était, les enfants n’étant jamais dupes d’un changement. Leur cacher la vérité déclencherait à mauvais escient leur imagination. D’autant qu’ils ne perçoivent pas les évènements comme les adultes. Ils seront peut-être même les premiers à exprimer les avantages de cette nouvelle. À l’inverse, ne vous croyez pas obligé de leur asséner des tonnes d’informations en égrenant tous les détails. Ils ne vous en demandent pas tant. Limitez-vous à répondre à leurs interrogations au fur et à mesure qu’elles jaillissent, tout en respectant leur capacité de compréhension.
Les ressources en écho
Une perte d’emploi constitue paradoxalement une ouverture pour remettre certaines réalités à leur juste place. Ainsi, ce qui inquiète surtout Marine, 6 ans, lorsque son père lui annonce sa perte d’emploi, c’est de savoir s’ils vont être obligés d’aller tous les jours… au resto du cœur ! Ce type de probabilité est l’occasion de rassurer l’enfant en lui expliquant que, dans l’attente d’un nouvel emploi, il existe des indemnités qui permettent de ne rien changer au quotidien (nourriture, logement). Cette réponse évite une fantasmagorie de mauvais aloi. Comme le précise le docteur Valérie Giaccone-Marceshe, pédopsychiatre, Les parents ont pour rôle d’annoncer la situation telle qu’elle est, mais en restant simples et en dédramatisant : « Papa n’a plus de travail, mais il a des compétences qu’il peut utiliser pour un autre travail ». L’enfant peut alors se dire : « Il est au chômage, mais les parents savent faire… ».
Un dialogue positif
Les pertes d’emploi étant malheureusement fréquentes, des auteurs et des éditeurs consacrent certains ouvrages très accessibles pour dialoguer en famille de manière positive. Parmi eux retenons, pour les parents, « Surmonter le chômage en famille » de Ginette Lespine et Sophie Guillou, chez Albin Michel. Quant aux ouvrages spécialement écrits pour les 7/12 ans, sous forme de BD, de documentaire ou de roman, ils possèdent l’avantage d’être des supports réflexifs adaptés et surtout non anxiogènes. Notons : « Le père de Max et Lili est au chômage », aux Éditions Calligram, « Depuis que mon père est au chômage », chez La Martinière ou encore l’excellent roman « Le bon côté des choses » de Anouck Bloch-Henri…
Jean Delpont
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