Apprendre à se dire « oui » devrait plutôt s’écrire apprendre à se dire « ouïe ». Sorte d’enseignement qui consisterait à savoir s’écouter, à entendre celle que l’on a coutume d’appeler sa « petite voix intérieure ». En d’autres termes, ce n’est pas dire « oui » à l’autre, c’est se dire « oui » à soi.
Un tel apprentissage n’est pas aussi simple qu’il y paraît car il impose de faire table rase de tous nos vieux schémas de fonctionnement. C’est une véritable « remise en jeu » où seul justement le je va être pris en compte.
Comment s’y prendre ?
Les bons réflexes à acquérir dans le mode de pensée peuvent se résumer en six points clés essentiels :
1)
Se libérer des idées toute faites
Commençons tout d’abord par regarder ce qui se passe autour de nous. Ouvrir grand les yeux et prendre la peine de constater que, finalement, bon nombre d’individus dans leurs comportements s’accordent, s’autorisent beaucoup plus de choses qu’il semble de prime abord. C’est parvenir ainsi à se libérer de ces idées toute faites, issues de l’héritage judéo-chrétien mêlé à sa propre histoire, consistant à être persuadé que l’existence est forcément douloureuse et qu’il est inutile d’oser envisager la moindre amélioration. La culpabilité et le péché, au sens religieux, sont de véritables toxines paralysantes pour l’esprit.
2)
Savoir ce que l’on veut
Déterminons avec précision ce que sont nos besoins, nos désirs tant sur le plan affectif que professionnel. Il est important de bien définir les raisons exactes de nos choix, les motivations auxquelles ils obéissent, afin de porter les objectifs dans une sorte de nécessité absolue conduisant ainsi à un sentiment proche de la certitude quant à leur exécution.
3)
Lâcher la plainte
Arrêtons de nous plaindre de ne pas être ce que l’on voudrait être. Le seul et unique remède à s’administrer est justement d’essayer d’y tendre au plus près. C’est savoir dire
oui aux opportunités, aux propositions nouvelles, aux changements en tant que tout ce qui nous vient de l’extérieur fait office pour chacun d’un véritable miroir et renvoie l’image de ce que l’on est fondamentalement.
4)
Ouvrir les portes
Le grand avantage du
oui est qu’il ne laisse aucune place au regret. Le pire, dans l’existence, ce sont les remords avec ce malaise d’être peut-être passé à côté de quelque chose d’essentiel. D’autant que commencer par l’acceptation permet en règle générale, à tout instant, de le remplacer par un
non, si nécessaire. Ce qui n’est pas fatalement possible à l’inverse: une porte ouverte peut toujours être refermée, alors qu’une fois close elle peut s’avérer difficile à rouvrir.
5)
S’affirmer tel que l’on est
Apprendre à se dire
oui, c’est aussi apprendre à poser des limites aux autres et surtout à leurs projections. Tout particulièrement de leurs rêves qu’ils veulent nous faire vivre à leur place. Cessons d’agir en fonction de l’opinion d’autrui afin de les charmer ou être
bien vu. Affrontons l’éventualité de ne pas plaire, d’être rejeté, critiqué, blâmé, voire même mal jugé. Renonçons à nous inscrire dans une sorte de devoir vis-à-vis d’autrui et à nous croire obligés de lui rendre des comptes. C’est, en ce sens, accepter d’être soi-même, spontané : nous affirmer tel que l’on est, et non pas tel que les autres veulent que l’on soit.
6
) Être libre
Enfin, apprendre à se dire
oui, c’est s’incliner face à la loi de la nature qui impose l’unicité de l’être au sein de la diversité humaine en tant que chacun a ses propres envies et désirs. C’est aussi être libre, libre de s’engager avec soi-même et donc dans la plus fiable des unions qui soit. C’est la clé de la réussite.
Pierre Robert
Croire en soi
Il est impératif de vaincre nos peurs et d’être confiant. Croire en soi consiste à ne plus se mettre en état d’infériorité, ne plus se dévaloriser ou ne pas se jauger à la difficulté potentielle de ses ambitions. Pourquoi les autres y parviendraient-ils et pas nous ? Le seul risque encouru est précisément celui de se réaliser tel qu’on le souhaite !