La fidélité est leur sagesse


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La fidélité ne saurait être une obligation. Elle relève effectivement d’un choix et ne peut se dissocier de la notion d’engagement. Pour être fidèle dans le bon sens du terme, il faut être capable de faire ce que l’on dit. Ce qui nécessite d’abord, à l’inverse d’un moralisme réducteur, une fidélité à soi-même.

La notion de libération sexuelle, prônée par Wilhelm Reich dans les années 50, n’a peut-être pas été vraiment comprise. En effet, il n’est pas sûr, par exemple, que l’échangisme en tant que « recette » ait réellement contribué à l’épanouissement escompté.

Quand fidélité rime avec liberté

Chantal Calatayud, dans son ouvrage « Les secrets de la longévité d’un couple », publié aux Éditions Villon, affirme que la liberté non seulement n’est pas synonyme de trahison mais, au contraire, amplifie le désir de fidélité. Vu sous cet angle, il s’agit de considérer que se sentir vraiment libre relèverait plus d’une certaine maturité que d’une autorisation à transgresser. En effet, Christine Ley écrit dans « Voyage au pays de l’échangisme », aux Éditions Favre : Pour les chercheurs qui se sont penchés sur la question, la femme dans les clubs échangistes est réduite au statut de simple objet. Sans compter que ces pratiques, dans le meilleur des cas, sous-tendent de toute manière un certain anti-conformisme. Christine Ley conclut d’ailleurs son livre en imaginant une société permissive où il n’existerait plus de couple, mais un vaste réseau de particuliers polyfidèles, élevant leurs enfants dans des sortes de tribus amoureuses… Faudra-t-il alors inventer de nouveaux interdits, pour avoir le plaisir aphrodisiaque de les transgresser, ajoute-t-elle. Ce qui prouve bien que le problème n’est pas dans la fidélité ou l’infidélité mais qu’il convoque une certaine maturité à gérer la frustration. Or, la psychanalyse fait justement de la frustration une condition de l’avènement du désir. Cette discipline a du reste montré que la réalisation de tous ses fantasmes peut conduire à une forme d’aliénation dans la mesure où le principe de réalité en est absent. C’est peut-être pour cela qu’être une femme libérée, comme dit la chanson, … c’est pas si facile !

Ils ont choisi d’aimer

Au-delà de tout moralisme désuet, il n’est pas question de poser le résultat à la place de l’objectif, comme l’explique le pasteur Jean-Paul Sauzède. La fidélité n’est pas la condition de l’amour, continue-t-il, elle en est la conséquence… Penser que l’herbe est plus verte dans le jardin du voisin, c’est prendre le risque de laisser son propre champ en friche. Jean-Noël, 30 ans, marié depuis 2 ans, témoigne : Il me semble qu’être fidèle n’est plus pour moi une contrainte. Lorsque j’ai fait le choix de me marier avec Karine, contrairement au discours ambiant, c’est vraiment parce que la notion d’engagement me paraissait importante pour symboliser mes sentiments. Bien sûr que les tentations existent mais je sais par expérience que je ne ferais que déplacer le problème en y cédant. J’ai la chance d’avoir intégré, grâce à une cure psychanalytique, que la fidélité, c’est d’abord un rapport à soi. Aussi, ce serait me renier que d’être infidèle. Ce qui ne veut pas dire que j’ai pris une assurance-vie contre la rupture. Tout au plus, j’essaie de me respecter en respectant mon épouse et en restant convaincu que l’amour fera le reste… Il est vrai que le mot fidélité vient du latin fidelitas qui signifie foi et que celle-ci peut encore soulever des montagnes…

Françoise Ferry

Ils en ont parlé !

> Un homme dépourvu de sincérité et de fidélité est un être incompréhensible à mes yeux. C’est un grand char sans flèche, un petit char sans timon ; comment peut-il se conduire dans le chemin de la vie ? : Confucius.

> Quand on aime, la fidélité n’est guère difficile : Henri de Montherlant.

> La fidélité : il vaut mieux aller plus loin avec quelqu’un que nulle part avec tout le monde : Pierre Bougault.

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