|
La psycho
dans Signes & sens
Bien vivre son existence...
|
Nos tensions quotidiennes ont des répercussions générales, y compris sur notre mémoire et notre état de santé. Les ulcères de l’estomac ou les infarctus du myocarde peuvent aussi en résulter. Apaiser nos tensions est donc essentiel.
Il est illusoire de penser échapper aux tensions inhérentes à l’existence, notamment dans le cadre du travail, de la santé, du couple, de la famille ou des relations avec les autres en général. Ce sont toutes des causes extérieures de stress. Le mieux est donc d’y faire face et, pour cela, de développer des stratégies d’ajustement. Plus que les événements en eux-mêmes, c’est notre façon de voir les choses, notre interprétation des faits qui comptent. L’anxiété est avant tout dans notre tête et c’est alors qu’elle peut entraîner des troubles de la mémoire, des difficultés sexuelles, de l’hypertension, des somatisations…
Le rôle de l’imagerie mentale
Fort heureusement, des méthodes existent. L’important consiste à ne pas rester passif face à la montée d’une angoisse. Vous pouvez par exemple songer à des évènements sympathiques. Un voyage agréable, un bon repas, une fête avec des amis… Notre corps réagit toujours aux pensées qui nous viennent à l’esprit telles qu’elles se présentent. Peu importe que ces pensées soient spontanées ou non, positives elles auront un effet bénéfique. C’est pourquoi la pratique de l’imagerie mentale est fréquemment utilisée à l’hôpital chez les sujets cancéreux. Ils sont ainsi incités à imaginer leurs cellules malignes attaquées et terrassées par de puissants globules blancs… Autre méthode, celle du training autogène, technique comportementale mise au point en 1932 par des spécialistes allemands. Il suffit de s’asseoir ou, mieux, de s’allonger au calme dans une pièce, de fermer les yeux et de se concentrer sur le poids et la chaleur d’une partie du corps, comme le bras. Ces perceptions doivent progressivement s’étendre au reste du soma, jusqu’à ressentir ses battements cardiaques.
La maîtrise d'une attitude anxiogène
Vous pouvez aussi pratiquer la méditation. Il existe de nombreuses pratiques pour méditer mais toutes mettent en avant l’importance de l’environnement. Il faut impérativement se livrer à ce genre d’exercice dans un endroit paisible où personne ne pourra vous déranger et vous installer dans une position confortable, avec un bon éclairage. Ensuite, à vous de voir si vous préférez vous concentrer sur la flamme d’une bougie, sur votre respiration, sur un concept, sur un état physique ou encore sur un son à émettre (Om, le plus souvent). La maîtrise d’une attitude anxiogène passe par des comportements simples et optimistes. Souriez, pensez positif, reposez-vous suffisamment, pratiquez la sophrologie ou le yoga, faites-vous masser, goûter aux sports libérateurs comme la natation, couchez sur le papier ce qui vous dérange, changez d’air pendant quelques jours si vraiment vous n’en pouvez plus. Faites-vous plaisir de temps en temps en vous accordant une sortie ou en vous offrant ce pantalon un peu cher dont vous rêvez tant. Mais il n’y a pas que l’état d’esprit à prendre en compte. Votre alimentation peut également jouer un rôle. Ainsi, certains mangent trop car c’est le seul moyen qu’ils ont trouvé pour apaiser leurs troubles intérieurs. Si, à l’inverse, le stress vous coupe l’appétit, rappelez-vous que vous n’aurez pas l’énergie nécessaire si vous n’absorbez pas suffisamment de nourriture. Vous serez encore plus vulnérable. Donc, ne sautez pas de repas, notamment le petit déjeuner. L’essentiel est de bien répartir les calories afin d’avoir le plus de punch possible aux moments les plus stressants de la journée (par exemple, les heures de bureau). Favorisez les aliments crus, en particulier les fruits et légumes, ainsi que le conseillent les nutritionnistes. Quand vous mangez, concentrez-vous sur la nourriture, savourez-la lentement. Évitez les aliments trop gras, trop salés ou trop sucrés, la caféine et l’alcool. Ces règles basiques ont réellement un impact favorable sur le psychisme… et la ligne ! Le meilleur antidote au mal-être n’est-il pas un ensemble de comportements aussi sains que possible…
Géraldine Naillon
Dire ou ne pas dire ?
Cette sempiternelle interrogation arrive souvent dans le bureau du psychanalyste ou du médecin. Il n’y a pas de réponse clef en main, explique le docteur Laurence Pescay : Si dire à une patiente qu’elle a un cancer du sein est aujourd’hui courant, lui révéler que son espérance de vie est très brève demande réflexion. Tout dépend de la façon dont elle accueille le diagnostic. Sa réaction psychologique se fait l’écho de nos limites à divulguer la vérité. En revanche, lorsque nous savons qu’une femme enceinte attend un enfant anormal, compte tenu déjà de la loi proposant un possible avortement thérapeutique, les choses sont plus simples. Du moins en apparence. Car, là encore, les qualités humaines du médecin jouent un rôle prépondérant. Elles font partie du processus de deuil à venir…
|