Charles-Antoine Coypel
(1694-1752)
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Cet académicien et peintre français se révèle un fin psychologue avant l’heure ! Au point que malgré son coup de pinceau précis et subtil, il garde le souci majeur de développer son sens inné de l’observation. Certes, son père a été son maître en peinture mais les nombreuses commandes de thèmes religieux qu’il traite ne sont dues qu’à ses qualités premières d’observateur et de décorateur méticuleux. Fin lettré, sa vaste inspiration picturale lui vient essentiellement du théâtre : la Tenture de Dresde. Toutefois, la peinture-expression l’interpelle à l’instar de Poussin et de Le Brun. Au fur et à mesure de l’avancée de son œuvre, Coypel théâtralise ses toiles qui deviennent des témoignages au service de la société et du quotidien. Somme toute un espace de réflexion. Ce souci sociétal, qui mêle histoire, religion et humanité, n’a pas vraiment convaincu les autorités en la matière. Charles-Antoine Coypel était pourtant avant-gardiste : plus qu’une peinture des mœurs, l’ensemble de son travail offre un champ de centration anticipatoire potentiellement protecteur.
Ivan Calatayud