Avec une mère comme Nina Waren, ex-reine de beauté, un père comme Nick Clooney, célèbre présentateur télé et une tante comme Rosemary Clooney, chanteuse et comédienne des années 50, on pourrait penser que les fées de la gloire et de la beauté se sont penchées sur son berceau… Pourtant, c’est bel et bien contre l’avis paternel qu’en 1982 George Clooney tente lui aussi sa chance… Cette désobéissance a été fructueuse puisqu’aujourd’hui,
l’acteur incarnant le rôle du beau docteur
Doug Ros, dans la série « Urgences », est classé par
le Times comme étant la 23ème plus importante personnalité
mondiale. De quoi désirer en savoir un peu
plus sur ce personnage médiatique incontournable... Une jeunesse peu studieuseC’est un an après sa soeur aînée, Ada, le 6 mai 1961,que George Timothy Clooney voit le jour à Lexington dans le Kentucky, d’une ascendance allemande et irlandaise. Il passe une enfance sans souci majeur à Augusta. Mais sa scolarité n’est pas des plus brillantes. Georges se sent plus à l’aise dans l’ambiance des plateaux de télévision où travaille son père. Allant même jusqu’à mettre de temps en temps la main à la pâte ! Toutefois, c’est de sa présence, même peu studieuse, au lycée, que naîtra sa passion pour le théâtre, seule discipline qu’il fréquente assidûment. Cherchant néanmoins une voie de sortie, il tente à l’âge de 16 ans de faire une carrière professionnelle de joueur de base-ball, sport qu’il pratique honorablement. Mais le projet s’avère être un échec. Il entre alors sans grand enthousiasme à l’Université en 1979. Son rejet des études se confirme et George se retrouve vendeur de chaussures pour dames et de costumes masculins… Une histoire de familleGeorge Clooney ne sait pas trop ce qu’il va faire de sa vie lorsque Miguel Ferrer, un cousin relativement célèbre lui aussi, lui propose de faire de la figuration dans un film de série B qu’il est en train de tourner dans les environs. L’expérience est décisive : George a 21 ans lorsqu’il décide de quitter, contre l’avis de son père, le cocon familial. Lâchant l’étayage parental financier, il réunit l’argent pour le voyage à Los Angeles, en coupant du tabac. George dira plus tard à propos des prises de risques : Je trouve que je suis meilleur quand je me mets en danger… Arrivé sur place, il lui faut atteindre le royaume du cinéma, Beverley Hills. Pour ceci, il fait l’acquisition d’une vieille guimbarde qui le lâchera d’ailleurs en chemin. Sur place, il est accueilli, moyennant divers services, par la soeur de son père, la chanteuse Rosemary Clooney, avant de décrocher quelques petits rôles dans des publicités puis à la télévision (« Riptide », 1984) et enfin, au cinéma, (« Predator », 1987). Urgence !Nous sommes en 1994. Depuis dix ans, George Clooney multiplie les castings, parvenant à décrocher quelques contrats peu payés mais qui lui permettent de vivre de sa passion. À un journaliste du Monde lui posant la question du montant parfois bien maigre de ses cachets, il répond en août 2000 : Combien de fois faut-il toucher 20 millions de dollars pour être heureux ? Pourtant, l’amour pour son métier et la persévérance dont il fait preuve, depuis de nombreuses années, semblent ne plus suffire. L’acteur, qui a maintenant 33 ans, est sur le point d’abandonner. Il y a donc urgence. Le jeu de mot est facile mais c’est pourtant le rôle d’un médecin urgentiste, le docteur Ross, qui va le faire connaître du monde entier et lui ouvrir toutes les portes. En effet, pendant 5 ans, durée de sa participation à la série «Urgences», les propositions affluent et George Clooney enchaîne plusieurs films dont « Hors d’atteinte » avec Jennifer Lopez, qui lui vaut sa réputation de charmeur. Un instinct d’indépendanceComme tout passionné, doué d’un potentiel créatif hors norme, George Clooney ne se limite pas au métier d’acteur. Il fonde une société dont le but est, entre autres, de produire des films ambitieux mais pas forcément commerciaux. En 2002, il réalise lui-même « Confession d’un homme dangereux » qui le consacre, via les excellentes critiques, créateur, même si le grand public n’est pas très enthousiaste. Puis suit « Good Night and Good Luck », tourné en noir et blanc sur un sujet politique épineux (le maccarthysme) et présenté à la Mostra de Venise. George Clooney se veut de la race des géants – Gary Grant est son idole –, de ceux qui ne sont pas dupes d’une gloire faite uniquement de paillettes. S’il assume l’image du sex-symbol, il revendique haut et fort la liberté dans toutes ses formes. Il défend d’ailleurs le cinéma d’auteur et fustige avec acharnement la main mise des lobbies financiers sur les oeuvres cinématographiques, ainsi que le sort qui est réservé aux réalisateurs non commerciaux. Côté humanitaire, George utilise là aussi sa célébrité à bon escient. Il récolte des fonds pour les victimes des attentas du 11-septembre, puis pour celles du Tsunami et du cyclone Katrina en 2005. Politiquement engagé, il n’hésite pas à prendre position contre la guerre en Irak. Bien que démocrate de cœur, il soutient paradoxalement la candidature d’Arnold Aloïs Schwarzenegger, acteur reconverti à la politique au sein du parti républicain. George Clooney réagit à l’instinct et ne s’embarrasse pas du qu’en dira-t-on ? Ayant en partage la classe, le charme, l’intelligence et un sens moral et politique évident, George n’en fait qu’à sa tête et ne se laisse enfermer dans aucune grille d’interprétation. Pratiquant l’autodérision, Clooney reste une sorte de marginal que l’on respecte. Il assume aussi ses frasques amoureuses, affichant son besoin d’espace. Faisant couple successivement avec la française Céline Balitran, puis Renée Zellweger, Martine Mc Cutchon, Julia Roberts, Lucy Liu…, il s’était auparavant essayé au mariage avec Talia Balsam dont il divorce en 1993, affirmant qu’il ne se remarierait jamais et qu’il n’aurait pas d’enfants… Ce qui, aux dernières nouvelles, est toujours le cas…
Denis Séguret
Quelques chiffres... |
||||||||
