Winslow Homer
(1836-1910)
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Winslow Homer se destine à la lithographie dès l’âge de 18 ans. Il évolue remarquablement dans la mesure où de 1857 à 1875, il travaille comme illustrateur pour le magazine new-yorkais « Harper’s Weekly » : il y représente alors avec un grand déterminisme la guerre de Sécession. Ce drame historique devient sa base de reproduction picturale quelques années plus tard (Prisonniers, 1866). Mais ce peintre américain entend beaucoup parler de Paris et des maîtres picturaux français. Il se rend ainsi dans la Capitale qui lui permet de découvrir l’Impressionnisme dont il va s’imprégner volontiers, d’autant plus que les scènes campagnardes l’ont toujours attiré. Aucune mièvrerie dans ses toiles, le geste est sûr et appuyé, geste affirmé que l’on détecte facilement dans ses œuvres dont Long Branch. Est-ce pour cette raison que l’intérêt qu’il porte aux estampes japonaises ne dure pas vraiment ? Toujours est-il que Homer, résidant maintenant en Angleterre, noircit et épaissit de façon sensible ses projections. L’artiste comprend que voyager lui est nécessaire pour améliorer toujours davantage ses peintures : le Canada et la Floride, entre autres destinations, guident désormais la main sur le support (Soleil sur la côte, 1890 – The Gulf-Stream, 1899). Pour Homer, la nature est une intarissable ressource au service de l’art : si les éléments et les végétaux demeurent largement présents au bout du pinceau, les animaux tiennent une grande et belle place dans ses exécutions artistiques, comme en attestent le Cerf (1892) ou encore ses Canards (1892). Les nuances de couleurs peuvent maintenant s’imposer plus chaudes. Quoi qu’il en soit, l’idée de la restitution d’un réalisme fidèle domine le talent de Winslow Homer.
Ivan Calatayud