Eugène Isabey
(1803-1886))
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À l’époque, le fait est plutôt rarissime ! Pourtant, le père d’Eugène Isabey –Jean-Baptiste Isabey– le contraint à exercer le métier de peintre ! Est-ce pour cette raison que l’artiste est devenu un grand observateur de la nature afin d’y trouver son inspiration ? L’histoire ne le dit pas mais toujours est-il que l’artiste explore largement la France, son pays natal, avec un engouement particulier pour la Normandie, le Bretagne, l’Auvergne et le Sud-Est. L’étranger l’attire aussi : l’Algérie, la Hollande, l’Angleterre deviennent pour Isabey des terres de prédilection pour remplir la toile. À 21 ans, il officialise sa carrière en exposant des marines au Salon de 1824. D’ailleurs, l’élément eau l’interpelle et il ne se lasse pas de représenter les ports, les côtes, les mers démontées ou encore les pêcheurs en activité. Isabey a beaucoup étudié Bonington, célèbre paysagiste anglais dont on retrouve la trace dans grand nombre de ses tableaux. Il tient de ce grand peintre l’art d’allier la lumière solaire, qui se fait miel, à la grisaille nuancée, comme en témoigne Pont de bois. Isabey restitue ainsi les variations psychologiques humaines à la façon d’un romantisme affiché : Port de Dieppe (1842). Il attache en outre une grande importance aux maîtres hollandais du XVIIème siècle qu’il exprime par un raffinement d’exception de sa palette. De plus, Eugène Isabey constitue un lien intéressant et important entre les courants paysagistes du XIXème siècle et l’Impressionnisme.
Ivan Calatayud