Prix de Rome en 1771, ce peintre danois né à Balslev, s’installe dans la capitale italienne durant trois ans, de 1773 à 1776 plus précisément. S’il considérait sa formation initiale solide, ayant fréquenté Michael Gehrmann à Hambourg puis l’Académie de Copenhague, sa soif d’acquérir des connaissances picturales autres le guide. Ses déplacements géographiques importants en attestent : Paris, Dresde, Genève... Il développe un art du portrait inégalable : Portrait de J. F. Clemens, Portrait de Mme Prangin, Portrait de Tronchin. À force de persévérance, sa bonne réputation le conduit à être le portraitiste de la cour à Copenhague et ce, dès 1780 (Portrait du roi Christian VII). Son talent rigoureux séduit. C’est ainsi qu’à partir de 1786 il rejoint l’Académie, d’abord en tant que professeur, puis comme directeur de 1795 à 1797 et de 1799 à 1801. Grand observateur de la flore, il s’adonne sur la toile aux paysages mais son amour du portrait domine l’ensemble de son œuvre. Si certains reprochent à Juel d’avoir préféré la quantité à la qualité, reproches excessifs s’il en est, on peut lui reconnaître sa modestie qui se retrouve jusque dans l’approche de ses influences. Effectivement, cet artiste a l’humilité d’étudier sans relâche les styles tels que ceux de Tocqué ou de Graff. Il y ajoute avec déterminisme sa touche personnelle. Sa palette dégage les germes d’une harmonie constante comme en témoigne la restitution de la Famille Ryberg.
Ivan Calatayud