Ce peintre cubain émigre en Espagne pour y continuer ses études mais à cause de la guerre, il gagne la France en 1937. Sa rencontre avec Picasso est déterminante : grâce à lui, il fréquente les surréalistes. Le travail de Lam restitue maintenant à la fois le mouvement surréaliste et ses influences cubaines. Il se rend en 1941 aux Antilles, accompagné d’André Breton. Sa soif de voyage ne s’arrête pas là : Europe, Pacifique, Amérique du sud font partie de ses périples. Cuba lui manque, il rentre au pays auquel il offre une force picturale nouvelle. Les végétaux sont omniprésents sur la toile (Jungle - 1943). Puis des représentations quasi totémiques surgissent. La palette semble vouloir s’éclairer. Au début des années 60, Wilfredo Lam allonge les visages et les corps. Ses tableaux traduisent une belle démesure (Les Invités - 1966). La curiosité de l’artiste est telle qu’il continue à agrandir son champ de représentations : pratique de la céramique, de la gravure, du pastel. Son imagination débordante n’a cessé d’accompagner ce très grand artiste au cours de sa carrière, comme en atteste son chef d’œuvre de 1960 : Le Tropique du Capricorne.
Ivan Calatayud