Si cet artiste autrichien a peu vécu – 44 ans –, il a marqué l’histoire de la peinture au point qu’aujourd’hui encore, on parle de l’« Époque Makart » ! Pourtant, hors milieu artistique, Hans Makart ne signifie pas grand’chose dans la société en général. Curieux paradoxe car, une chose est indubitable : L’homme, grand voyageur, a restitué avec talent l’ambiance rencontrée lors de ses déplacements géographiques. L’artiste a toujours privilégié des supports proches de la démesure. Si son art se veut décoratif, les tons éclatent, recréant constamment une vivacité parfois même allégorique : Venise rendant hommage à Catherine Cornaro (1873). Hans Makart aime peindre les visages féminins : il y excelle. Si l’on retrouve dans son travail sa fidélité aux représentations picturales de la Renaissance, il s’est autorisé à dépasser un art qui n’avait plus sa raison d’être à son époque. Makart a créé un véritable effet de mode en son temps au point que les milieux industriels nantis harmonisaient l’intérieur de leur habitation selon le style Makart. Les plus modestes d’entre eux s’appliquaient à investir dans une simple toile. C’est ainsi que lui est confiée à Vienne la décoration de la Kingstrasse pour les noces d’argent du couple impérial. Nous sommes en 1879. De fait, la carrière d’Hans Makart continue son évolution de façon quelque peu singulière : lui est attribué quelque temps après un poste de professeur à l’Académie. Ce qui peut laisser penser que la modification de sa trajectoire première ait pu jouer un rôle funeste dans la disparition prématurée de ce grand artiste. Le cancer qui devait l’emporter ne traduit-il pas finalement sa propre déception à avoir quitté progressivement sa personnalité de peintre narratif…
Ivan Calatayud |
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