L’Art abstrait pourrait – dans ses débuts – se résumer à un trinôme exceptionnel : Kandinsky, Mondrian et… Malévitch… Pour autant, les œuvres à disposition de ce peintre russe ne sont pas légion : une quarantaine ! Au démarrage de sa carrière, il prend une voie classique en suivant l’enseignement de l’Académie de Kiev, précisément en 1895. Quelques années plus tard, Kasimir Malévitch éprouve le besoin d’évoluer davantage. Il pense alors à Moscou et à l’Académie Roerburg qu’il finit par rejoindre. Il y rencontre Larionov et franchit un virage impressionniste (Femme à la fleur, 1903). Progressivement, l’artiste trouve son style qui se rapproche maintenant du Fauvisme : la gouache est appliquée sur la toile avec force couleurs. D’ailleurs, les influences expressionnistes ne sont pas très loin de son travail. Puis transparaissent Cubisme et Futurisme (Un Anglais à Moscou, 1914). Le Dadaïsme l’interpelle aussi. Malévitch a ses maîtres, il les respecte sur le support, imposant toutefois sa griffe picturale, au point d’éprouver le besoin de publier un essai en 1916 : Du Cubisme et du Futurisme au Suprématisme. L’Abstraction le fascine, il s’en empare recréant des ambiances spatiales avant-gardistes. Il devient une sorte de peintre de l’extrême comme le manifestent ses géométries blanches sur fond blanc : Carré blanc sur fond blanc. Kasimir Malévitch effleure la toile pour que la forme ne soit plus qu’un apport suggestif. Une sorte d’illusion émane de ses supports. L’inconscient du peintre sent sûrement arriver les affres de la révolution. Il les sublime en donnant des cours en premier lieu à l’Académie de Moscou puis à l’Académie de Vitebsk. Ses théories suprématistes gagnent l’intérêt d’un public averti, notamment en Allemagne et en Pologne en 1928. Le contexte politique oblige soudain Malévitch à rentrer en Union soviétique. Peu à peu, il tombe dans l’oubli… malgré son application à continuer la peinture sans relâche. Mais ses représentations s’éloignent maintenant du souffle novateur et puissant des années de gloire… Portraits et paysages accompagnent ce surdoué pendant le peu de temps qu’il lui reste à vivre. Kasimir Malévitch abandonne définitivement ses pinceaux à 57 ans…
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