Hans von Marées
(1837-1887)
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Sublime, tout simplement sublime le Triptyque des Hespéridesde ce peintre allemand, réalisé en 1884 et pourtant d’un modernisme encore vérifiable aujourd’hui…
Hans von Marées décide de fréquenter l’atelier de Carl Steffeck à Berlin dès 1853. Il y reste deux années pendant lesquelles il se familiarise avec les reproductions picturales chères à son professeur. Ce style l’accompagne jusqu’à Munich qu’il rejoint en 1857 : Soldats au fourrage,1862. Mais Marées restitue aussi avec grand art ses influences liées à Rembrandt. Petit à petit, la personnalité du peintre s’impose comme en témoigne Bain de Diane. L’artiste ne s’en arrête pas là, attiré maintenant par l’Italie. Il fait alors de belles rencontres : Feuerbach mais c’est surtout un mécène, en la personne du philosophe Konrad Fiedler, qui lui permet de gagner en sérénité. Marées, quelques années plus tard, ne se résout pourtant pas à une vie sédentaire. Il sait l’importance des voyages pour un peintre. Il fait sa valise et gagne successivement l’Espagne, la France, le Belgique, la Hollande. Mais ses déplacements continuent : Berlin, Dresde, Naples lui permettent de se laisser pénétrer par la vie des modestes travailleurs de ces contrées. Son étape finale se fera à Rome qu’il ne quittera plus jusqu’à son décès. L’année 1874 marque un virage dans la vie du peintre allemand. Il représente dorénavant des nus, une ébauche de paysage au loin. Curieusement, après avoir peint l’être humain dans un registre d’humbles artisans, Hans von Marées bascule carrément du côté d’une humanité dominante… Ceci dit, le pinceau ne trahit jamais un sens aigu de l’essentiel. La qualité de ce travail est exceptionnel… qui ne sera malheureusement louée qu’après la disparition de cet artiste de génie…
Ivan Calatayud