Robert Motherwell
(1915-1991)
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Natif de Washington, Robert Motherwell a ressenti très jeune une attirance quasi professionnelle pour le monde de l’art, et en particulier celui de la peinture. Après avoir fréquenté les Beaux-Arts, il se lance dans des études de philosophie, d’abord à Harvard puis à Grenoble. Mais le surréalisme l’interpelle et lui permet de rencontrer Matta, un peintre chilien. Ce sillon exceptionnel constitue un véritable sésame pour ce futur grand artiste. Première exposition (surréaliste) internationale à New York en 1942. Deux ans plus tard, le travail de Motherwell est accueilli à la galerie Art of this Century de Peggy Guggenheim. Passant de l’enseignement à Black Mountain College à la création de l’École Subjects of the Artists, avec l’aide notamment de Baziotes et de Rothko, la peinture remplit dorénavant complètement l’espace de vie de Robert Motherwell qui, très vite, choisit de peindre sur des formats immenses (Open series – 1967). Il privilégie aussi le recours au blanc et au noir, particularité qui le fait remarquer, à l’instar de Kline. En outre, Motherwell considère que la peinture est une médiation idéale pour les messages et autres transmissions. Il s’en sert, entre autres, pour faire passer des idées politiques (Élégie pour la République espagnole – 1961). Après avoir excellé dans les techniques de collages, réalisé des œuvres intimistes, l’édition captive maintenant cet artiste singulier qui n’a de cesse de vouloir évoluer aussi bien intellectuellement que manuellement. Robert Motherwell, curieux de tout, continue au XXIème siècle – et malgré sa disparition en 1991 – à animer la curiosité propre du chaland tant le modernisme de ses œuvres s’impose et s’inscrit encore aujourd’hui dans un rare avant-gardisme culturel.
Ivan Calatayud