Ben Nicholson
(1894-1982)
|
Avec un père prestigieux – William Nicholson –, et un frère tout aussi talentueux dans le domaine de la peinture – Mabel Price –, Ben Nicholson est certes bien entouré d’un point de vue familial. Mais cette particularité n’a jamais affaibli la personnalité picturale de ce très grand artiste anglais. D’ailleurs, après un très bref passage à la Slade School de Londres, ce sont ses voyages d’abord en Italie puis en Amérique, sur une période d’environ trois ans, qui ont contribué à nourrir l’imagination de ce surdoué. Dans un premier temps influencé par Cézanne et le Cubisme, Ben Nicholson se lance avec une passion débordante dans la réalisation de natures mortes et de paysages. Son style de l’époque, aux alentours des années 20, n’est pas sans rappeler la technique de Christopher Wood. Il est sensible en outre aux conseils picturaux prodigués par sa première épouse, Winifred Nicholson. C’est ainsi que deux œuvres voient le jour à cinq ans d’intervalle : Banshead, 1925 et Landscape Cumberland, 1930. Progressivement, le geste professionnel de Nicholson change et évolue vers un art de plus en plus abstrait, notamment après avoir rencontré Mondrian, mais l’école parisienne lui sert de repère en tant que courants artistiques symboliques, toutefois suffisamment avant-gardistes pour imposer définitivement ses choix picturaux quasi didactiques. Ben Nicholson, mû par une soif d’avancées artistiques, élargit son cercle d’amis. Il peint sans relâche, jusqu’au jour où il connaît un coup de foudre retentissant pour Barbara Hepworth, sculpteur de renom, qu’il épouse… La toile est dorénavant travaillée de façon plus fragmentaire. Les rectangles réalisés avec des couleurs primaires n’évincent pas pour autant les autres figures géométriques. Les carrés et les cercles prédominent maintenant (Relief blanc, 1934). En fait, Nicholson ne perd jamais en route ses premiers élans et autres courants picturaux de ses débuts. Aussi oscille-t-il entre un style constamment renouvelé et un clin d’œil à ses amours passés. Largement salué à l’échelle mondiale, Ben Nicholson a reçu des prix exceptionnels tels le Premier prix international Carnegie à Pittsburgh en 1952 et le Premier prix international Guggenheim en 1956.
Ivan Calatayud