Si l’agronomie passionnait au départ de son existence ce futur peintre mexicain, il s’inscrit comme élève à l’Académie de Mexico à l’âge de 25 ans. Caricaturiste, il s’acharne à vouloir se faire publier et y parvient. C’est ainsi que la presse accueille ses représentations osées pour l’époque comme certaines scènes de prostitution… Expressionniste engagé, il fait sa première exposition en 1916. Il ne s’agit que de dessins mais annonciateurs déjà d’une personnalité artistique exceptionnelle. Il séjourne ensuite deux ans aux États-Unis qu’il quitte pour s’engager de façon anarchiste dans les représentations murales, épaulé dans son anti-conformisme par Rivera et Siqueiros. José Clemente Orozco « politise » son talent pictural qu’il met au service du peuple opprimé dans les messages qu’il peint au vu et au su de sa terre natale. Rien n’arrête Orozco dans ses élans quasi révolutionnaires, ce qui lui réussit puisqu’il se voit confier des décors gigantesques, certes au États-Unis mais également au Mexique ! Son travail devient toutefois de plus en plus complexe, oscillant entre un certain art baroque italien à dimension implicite religieuse et un modernisme suffisamment éloquent qui manifeste une agressivité évidente, en réaction à une société dont il pressent qu’elle ne laissera que peu de place confortable aux citoyens de base (Prométhée). Ce peintre contrasté cherche à créer un choc des cultures, voulant traduire sempiternellement que tout dirigeant gouvernemental reste un joug entravant la liberté de l’humanité et sa progression. L’art d’Orozco se veut ainsi le clin d’œil compréhensif aux plus démunis… Un talent fou ?
Ivan Calatayud |
Mentions légales Signesetsens.com ©