Adriaen Van Ostade
(1610-1684)
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Néerlandais, cet artiste se veut un témoin du XVIIème siècle. Aussi représente-t-il la vie paysanne de l’époque, ce qui est toujours précieux pour l’humanité. Grand portraitiste et aquarelliste surdoué, le travail de Van Ostade compte près de 1000 tableaux ! Les supports en bois apparaissent de petits formats, ce qui renforce la qualité artistique de leur auteur. Ce travail, s’il s’inscrit dans la lignée de de Brouwer, souligne encore davantage une sorte de caricature des comportements humains de l’époque, attitudes compulsives dans les milieux modestes où les heures de labeur finissent par conduire les ouvriers à se saouler et à en mourir… De fait, si les visages peints renvoient une sorte de jovialité – apparente –, ils permettent paradoxalement de constater que la misère ambiante conduit à une régression où l’autodestruction achève les opprimés (Intérieur de cabaret – 1631 / Paysans au cabaret / Rixe – 1637). Âge aidant, Adriaen Van Ostade réchauffe sa palette. Bien que l’influence de Rembrandt soit évidente, l’artiste fait maintenant entrer des lumières plus chaudes sur ses supports (Joueur de violon – 1648). Le talent s’aiguise de plus en plus, les contrastes aussi, ce qui rend ses représentations extrêmement vraies et vivantes. Leur finesse est reconnaissable à plus d’un titre (Alchimiste – 1661 – ou encore Ménétrier de village – 1673). Adriaen Van Ostade sera un nom célèbre égrené avec un respect plus que justifié pendant plus de 200 ans, aussi bien du côté des marchands que de celui des acheteurs ! Aujourd’hui encore, ses tableaux ont gardé la capacité de replonger le chaland dans les affres de l’exploitation des gens du peuple, avec de quoi s’interroger selon une réflexion appropriée.
Ivan Calatayud