Friedrich Overbeck
(1789-1869)
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Déterminé très jeune, à peine sorti de l’adolescence, Friedrich Overbeck décide d’étudier l’art pictural chez Joseph Peroux dans sa ville natale, Lübeck. Un an plus tard, ce futur peintre allemand découvre l’Académie de Vienne. Les événements vont très vite à partir de là. Après avoir été marqué par Erberhard Wächter et aidé de Franz Pforr, il crée la Gilde de Saint-Luc. Plutôt rebelle, voire révolutionnaire à une époque où la psychorigidité règne dans ses concepts artistiques, Overbeck critique le Classicisme académique ambiant. Ses séjours à l’étranger – dont l’Italie – lui valent de carrément squatter les grands monuments désaffectés mais il s’arrange pour toujours bénéficier du soutien de personnages suffisamment influents dans le monde de l’art pour ne pas être complètement hors la loi ! C’est ainsi que Friedrich Overbeck parvient progressivement à s’imposer. Lui sont confiées – en collaboration – les fresques des Nazaréens de la Casa Bartholdy en 1816, travail qui s’échelonnera sur toute une année. Il enchaîne avec celles du Casino Massimo à Rome qui l’occupent pendant dix ans. C’est ensuite la ville d’Assise qui le contacte pour l’exécution de la célèbre fresque Miracle du rosaire de Saint François. Restant fidèle au désir qu’il a de fuir une rigueur artistique, le travail de ce peintre éloquent va à l’essentiel. Le regard peut ainsi s’approprier la forme et le fond en toute liberté : Portrait de sa famille. Ce qui n’est pas un hasard car Overbeck renforce le respect qu’il a pour une religion mêlée de spiritualité (Mariage de la Vierge), caractéristique dont bénéficieront bien des établissements religieux du XIXème siècle. Ainsi Friedrich Overbeck, avec talent et obstination, parvient-il à s’inscrire dans l’univers très fermé des peintres d’église, tout en induisant de façon quasi prophétique que les siècles à venir seront de plus en plus spirituels (et non religieux) ou le chaos d’émerger (Incrédulité de saint Thomas)…
Ivan Calatayud