Balthazar Balthus
(1908 – 2001)
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De son vrai nom, Klossowski de Rola, Balthus a toujours baigné dans l’art dans la mesure où sa mère était peintre et son père critique d’art. De fait, il croise très tôt des artistes illustres comme Derain. Adolescent, sa destinée le met en lien avec Rilke, poète influent de l’époque, qui permet la publication de ses dessins. Balthus enchaîne avec la peinture et sa première exposition se fait en 1934 dans la capitale française. Au début de sa carrière picturale, il reste fidèle à ses maîtres pour, progressivement, trouver et déployer son style : l’érotisme intimiste. Tout en restant classique. D’ailleurs, son classicisme à la Seurat ne rencontre pas l’adhésion systématique, notamment au milieu du XXème siècle, rompu maintenant aux compositions extra sensorielles de Picasso, entre autres. La maîtrise de Balthus en fait un peintre méticuleux où la géométrie prédomine. Témoin de son temps, il s’affiche en tant que tel, sans jamais oublier pour autant ses prédécesseurs. Son immense culture picturale accompagne ses œuvres, ce qui l’inscrit toutefois dans un registre où la société artistique ne peut s’empêcher de le comparer : ainsi dit-on facilement que Gustave Courbet transpire dans le travail de Balthus. Est-ce pour cette raison qu’il y a eu peu d’expositions ? Quoi qu’il en soit, beaucoup de rétrospectives lui ont été consacrées. Balthus a son public, public qui ne rechigne pas sur sa lignée professionnelle. Ses admirateurs apprécient de retrouver dans ses toiles, même si la quantité de sa production n’a pas été considérable, une fidélité aux précurseurs du XXème siècle, tel Bonnard. Peintre surmoïque par excellence, Balthus recrée à l’infini et avec génie l’ambiance sociétale de son époque.
Ivan Calatayud