Ce peintre américain a toujours fait preuve de précocité et d’obstination. Il abandonne ses études à l’âge de 16 ans mais trois ans plus tard, il expose cinq aquarelles dans l’Armory Show. C’est ainsi qu’il rencontre Marcel Duchamp et Francis Picabia. Il adhère à leur grande idée en tant que l’art est en tout et partout. C’est à New York qu’il expose seul pour la première fois : il a 23 ans ! Il s’impose rapidement comme un précurseur avec des perceptions avant-gardistes, notamment en matière de design. Sensible à ce qui se déroule dans l’existence humaine – tout aussi banale soit-elle –, ses Fouets à œufs (Egg beaters) attestent d’une vision réaliste de la robotisation des bipèdes… Les œuvres d’art françaises le fascinent ; il se rend à Paris pour intégrer des rouages culturels dont il sait qu’il a besoin pour évoluer. Il rentre de cette capitale riche d’enseignements picturaux. Mais, fidèle à ses propres racines et au symbolisme qu’il a largement utilisé jeune peintre, Davis préfère dorénavant lier ses perceptions et les projeter sur la toile de façon pêle-mêle en apparence… Il juxtapose savamment les objets les plus étrangers entre eux mais en appliquant avec talent des couleurs qui n’appartiennent qu’à lui. Davis est toujours reconnu aujourd’hui comme étant à l’origine de l’art abstrait en Amérique.
Ivan Calatayud
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