Monsieur Dupré père possédait une fabrique de porcelaine. C’est ici que Jules commence une carrière de décorateur. Cependant, très rapidement, le futur peintre réalise qu’il a besoin d’indépendance. Ce trait de caractère, précocement identifié, lui fait effectuer un séjour dans l’atelier de Diébolt, paysagiste célèbre. Mais là encore, le peintre nantais sent qu’il a une nécessité de faire cavalier seul. Très indépendant, à l’âge de 20 ans, il assume son premier Salon. C’est ainsi qu’il s’immerge progressivement dans le milieu artistique, y faisant une rencontre déterminante : celle de Théodore Rousseau. Ce travail de complémentarité s’arrête toutefois en 1849. Dupré avait été marqué auparavant aussi, dans les années 1830, par les paysagistes, traces sublimes retrouvées dans ses toiles de l’époque. Considéré comme représentatif de l’école de Barbizon, son talent demeure malgré tout éclectique sur l’ensemble de son œuvre. Ainsi, une certaine opposition apparaît dans la comparaison de deux de ses toiles, peintes à une vingtaine d’années d’écart : Sur la route et Pointes de dunes. Quoi qu’il en soit, les toiles de Jules Dupré sont singulièrement empreintes d’un romantisme, parfois surprenant, surgissant à un virage de sa vie tout aussi étonnant. Dupré s’essaye tout simplement et laisse un sillon que son frère Victor empruntera d’ailleurs à son tour puisqu’il fut son élève. Pour autant, celui-ci ne dépassera jamais le maître…
Ivan Calatayud