Invoqué lors de la perte d’un objet, Saint Antoine de Padoue, canonisé le 30 mai 1232 et docteur de l’Église depuis 1946, est fêté le 13 juin de chaque année. Coup de projecteur sur une figure incontournable du patrimoine spirituel de l’humanité… Né à Lisbonne aux alentours de 1195, Fernando Martins de Bulhões est issu d’une noble famille de tradition militaire, descendant de Charlemagne et apparentée à celle de Godefroy de Bouillon. Décédé le 13 juin 1231 près de Padoue en Italie, il vécut seulement 36 années sur cette Terre mais sa renommée dépasse aujourd’hui les frontières. Rares, en effet, sont les églises dans le monde qui n’abritent pas une statue de Saint Antoine avec un ou plusieurs de ses attributs que sont la bure franciscaine, l’enfant Jésus, le livre, les poissons, le cœur enflammé ou le lys… Un disciple de Saint François d’AssiseTrès tôt attiré par la spiritualité, Fernando entreprend des études de théologie à Coïmbra, chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin, études pour lesquelles il se révèle très doué. Il y est ordonné prêtre. Il a seulement 25 ans lorsque les dépouilles des premiers martyrs franciscains sont ramenées au Portugal. Cet événement, et le témoignage de ces existences sacrifiées, le bouleversent, déclenchant chez lui un profond désir de devenir disciple de Saint François d’Assise. Il rejoint alors les Frères Mineurs et prend l’identité de Frère Antoine. S’identifiant à ses prédécesseurs, il demande à être envoyé, lui aussi, en mission au Maroc. Le destin en décide autrement, Antoine devant être rapatrié pour cause d’ennui de santé. En 1221, il se retrouve à Assise, au chapitre de l’Ordre. Ses frères décèlent alors en lui des talents exceptionnels en matière de théologie et de prédication.
Un prédicateur hors pairLe dégageant des tâches ménagères de la communauté, Saint François lui-même l’autorise à enseigner et à prêcher à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges. Il parcourt ainsi de nombreuses contrées, en moine errant, se retirant parfois dans des grottes pour prier. On raconte qu’à Brive-la-Gaillarde, il retrouve miraculeusement un commentaire des Psaumes qui lui avait été dérobé. Le voleur deviendra par la suite un pieux novice… C’est sans doute à partir de cette anecdote que Saint Antoine reste aujourd’hui le Saint Patron des objets perdus. À cette époque, dans le sud de la France, un mouvement spirituel est en train de menacer la théologie catholique : le catharisme. Il s’agit d’une conception dualiste de la Création qui remet en cause le pouvoir temporel de l’Église. Récupéré de part et d’autre par des enjeux plus politiques que théologiques, Frère Antoine, fidèle aux vœux de pauvreté de son Ordre, convaincra beaucoup de cathares par son exemple, conjugué à une connaissance approfondie des textes sacrés et un talent d’orateur hors pair. Le pape Grégoire IX voit en lui le Trésor vivant de la Bible. Les spiritualistes cathares se définissent en tant que Chrétiens mais rejettent le symbole de la Croix, le sacrement de l’Eucharistie et surtout l’intercession ecclésiale. Antoine met toutes ses forces dans cette prédication pacifique jusqu’à épuisement. Surnaturel et paranormal
Patrick Curtat |
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