Léon Spilliaert voit le jour à Ostende en 1881. Lorsqu’on admire une œuvre de ce peintre belge, on a du mal à imaginer qu’il est un pur produit autodidacte ! Prenons pour exemple la célèbre toile Femme sur la digue, qu’il a réalisée en 1908, à l’âge de 27 ans. Le mélange de poésie, de géométrie et de symbolique se dégage de façon impressionnante de ce travail. Impressionnante ici étant à entendre au sens pictural du terme. Il est évident que Spilliaert ne laisse rien au hasard. Conscient de la nécessité qu’il a de se cultiver, il rejoint les intellectuels belges de son époque comme, notamment, Verhaeren. Bien que vivant dans sa ville natale, il n’hésite pas à voyager. C’est ainsi qu’il découvre Paris qui lui permet de se nourrir d’un art dont il a soif. Le Salon des Indépendants l’accueille d’ailleurs en 1909, 1911 et 1913. La palette de Léon Spilliaert, enrichie de complémentarités plurielles (crayon, gouache, encre de Chine entre autres), laisse deviner un attrait évident pour le mouvement Nabis (Baigneuse, 1910). S’il est discutable de placer l’artiste dans un registre surréaliste un peu avant l’heure, son travail manifeste toutefois une dimension irréelle intangible. Mais Spilliaert accumule encore et encore les connaissances et les compétences et sur son support, sa Buveuse d’absinthe de 1907 renvoie aussi une touche expressionniste indiscutable… Le talent de ce très grand artiste est difficilement analysable mais il laisse une trace indélébile à nos jours dans la mesure où ses tableaux parlent à l’âme de l’humanité.
Ivan Calatayud
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