Il a alors une vingtaine d’années et l’avant-garde new-yorkaise s’exprime haut et fort : De Kooning, Pollock, Motherwell, Kline, Cage, entre autres, révolutionnent l’art pictural des années 50. Cy Twombly est impressionné… et devient leur ami. Cet apport didactique qui évolue en parallèle d’une société qui s’emballe – notamment d’un point de vue hautement technologique – le passionne : Action Painting et peinture-écriture-collage vont carrément transcender Twombly : La ligne n’illustre pas, précise-t-il, mais elle est la perception de sa propre réalisation. Cette expression picturale, insaisissable donc, peut signifier en quelque sorte que la peinture n’est jamais que la résultante d’un système de pensées, lui-même lié aux angoisses inhérentes à tout humain qui, pour mieux s’en débarrasser, les traduit et les reproduit, sur l’instant, avec ses propres réactions émotionnelles. Il n’y a pas de volonté minimaliste chez Twombly mais une réécriture de la ligne que chacun peut s’approprier comme un espace/temps dans l’infinitésimal. Une façon singulière de transmettre sur le support que l’être humain est un horizon lisse d’où émergent sempiternellement les banalités de la vie.
Ivan Calatayud