Antoine Wiertz
(1806-1865)
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Ce peintre belge, né à Dinant, a pour maître Rubens. Mais c’est lors d’un séjour à Paris qu’il prend la mesure du génie pictural de Raphaël. Le fait d’avoir fréquenté dès l’âge de 14 ans l’Académie d’Anvers lui a donné le goût des études. Il est d’ailleurs « Prix de Rome ». L’Italie le passionne au point de s’y installer durant trois ans (1837-1837). L’Académie de France l’accueille et lui permet de réaliser son chef d’œuvre Grecs et Troyens se disputant le corps de Patrocle. Pourtant, cette toile ne reçoit pas la faveur des Français qui la découvrent dans la capitale en 1839. Antoine Wiertz vit cette non-reconnaissance comme un échec terrible. Démoralisé, l’artiste décide de regagner sa terre natale. Il choisit la ville de Liège et opte, par réaction, pour l’exécution de tout petits tableaux d’essence ontologique (Botteresses), en alternance avec des représentations picturales portraitistes (Mère de l’artiste). Toutefois, Wiertz finit par réagir en retrouvant les formats artistiques qui lui correspondent. Ainsi, progressivement et essentiellement à partir de 1845, les supports redeviennent imposants : ils accueillent des scènes romantiques quasi avant-gardistes, empreintes d’une anxiété qui laisse deviner que le peintre ressent déjà le climat politique dévastateur qui sévira peu de temps après : Pensées et visions d’une tête coupée, 1853 – Faim, folie et crime, 1853 – Réveil d’un homme enterré vif, 1854… Sont reprochées à Antoine Wiertz une certaine inconstance dans le geste et des oppositions de matière excessives, alors qu’il est surtout un peintre visionnaire comme en atteste la Belle Rosine (1847), de facture surréaliste…
Ivan Calatayud