La psycho
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      Boulimie - Anorexie :
      un couple destructeur…

      Boulimie - Anorexie : un couple destructeur…
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      Le gastronome Brillat Savarin a écrit dans l’une de ses œuvres : « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es (hais) »...

      Il ne croyait pas si bien dire ! Le besoin de manger, de goûter, de se gaver ou bien encore de ne rien ingurgiter, voire de rendre un trop plein non digérable, sont autant de formes et de pathologies alimentaires que l’on retrouve en plat de « résistance » dans nos assiettes.

      Je t’aime tellement que je te mangerais


      C’est généralement à la puberté, âge de tous les bouleversements, que ces troubles, issus pour la majorité des cas des pulsions orales archaïques mère-enfant, apparaissent. Car pour l’enfant, la mère est avant tout nourricière : elle achète les aliments, prépare les repas mais plus encore, elle est sa première nourriture, tout d’abord à l’intérieur d’elle-même lorsque le fœtus est relié au cordon ombilical et quelques mois plus tard, à l’extérieur lorsque celle-ci allaite son enfant. La relation d’amour mère-enfant passe à ce stade par la seule fonction alimentaire. La confusion entre l’aimer et le manger en devient presque naturelle et incontournable. Son entourage va d’ailleurs conforter cette sensation et tout petit, il va entendre : « Je t’aime tellement que je te mangerais ». L’enfant va grandir avec cette notion de cannibalisme inconscient où pour aimer l’autre, il faut le dévorer. De multiples contes regorgent d’ailleurs d’ogres affamés, alléchés par la chair fraîche…

      Manger, un langage


      À l’adolescence, alors que les pulsions sexuelles se réveillent et que l’Œdipe se réactive après une période de latence, les pathologies alimentaires apparaissent de plus en plus marquées. Manger devient, au-delà d’un simple besoin, un véritable moyen de communication, je dirai même, un langage. Certains adolescents, en détresse affective, manifestent leur mal existentiel en modifiant leur façon de se nourrir. Crises d’anorexie et de boulimie se succèdent alors avec en général pour simple explication le culte de la minceur, la recherche d’un corps « parfait », se lançant même le défi de ne plus manger pour vivre.
      Il serait cependant un peu trop hâtif de penser que des jeunes, et plus particulièrement les filles, sont uniquement des victimes de la mode. De telles pathologies prennent leur source bien au-delà des pages d’un magazine et c’est très profondément à l’intérieur de la vie, des évolutions et des désirs de ces adolescents, qu’il faut chercher les causes de tels déséquilibres.

      La spirale boulimique


      Une névrose d’abandon, un peu trop forte et mal gérée peut entraîner chez certaines, un état de manque envahissant. Nombre d’entre elles vont alors chercher par le moyen le plus simple (en l’occurrence la nourriture) à combler à tout prix ce manque désespérant. La spirale boulimique se met en marche, elles vont absorber des quantités massives de nourriture de façon rapide et compulsive et ce, d’autant plus qu’elles n’ont pas oublié, qu’enfant, il fallait faire plaisir à sa maman. Les crises de boulimie vont surgir au moindre problème et état de stress, en tant que mécanisme de défense mais également en tant qu’opposition, voire rébellion. En outre, la jeune femme est confrontée, dans le même temps, à un autre grand problème : sa silhouette évolue, ses désirs changent. Elle ne reconnaît plus son propre corps dans lequel elle ne se sent pas à sa place. Elle s’y sent trop serrée, trop grande, trop petite, elle étouffe et s’y perd. Mais par-dessus tout, l’éveil de nouvelles pulsions et désirs sexuels qu’elle ne s’autorise pas, en tant qu’elle ne vit pas en adulte, la déroutent et l’effraient. Partagée entre le besoin naturel d’évoluer et la jouissance de ne pas grandir, elle va chercher à abîmer ce corps trop envahissant qu’elle n’aime pas. Les crises de boulimie sont, pour elle, l’unique moyen de se défendre. La prise de poids va être une bonne façon de gommer ses nouvelles formes. Mais rapidement un nouveau dilemme apparaît : arrêter de tout avaler goulûment ou continuer à se dégrader, pensant qu’elle n’a plus rien à perdre.

      Le corollaire inversé : l’anorexie


      L’adolescente, en réel conflit intérieur va rendre ce « trop plein » qui fait mal, en référence aux premiers mois de sa vie où elle rendait à maman « la boule de lait » qui l’envahissait de l’intérieur. Elle va alors alterner les crises de boulimie, suivies de vomissements forcés, avec des périodes anorexiques dont l’objectif principal sera d’éviter tout développement corporel. La jeune femme, à ce stade, va refuser toute nourriture, en opposition avec son propre corps. L’anorexie résulte, en général, d’une absence de désir au cours de l’enfance. Très souvent rassasié par ses parents avant même d’avoir eu faim, tout anorexique n’a jamais eu la satisfaction de désirer et d’avoir envie. Il (elle) n’a, à aucun moment, été considéré(e) comme sujet désirant. La relation parent/enfant s’est donc limitée à une relation objectale, malheureusement si fréquente.
      L’ado va alors créer un manque, rétablissant une sensation de désir qu’il ne sait cependant ni appréhender, ni apprécier. Il bloque ainsi sa quête ultime du désir au stade du manque, du vide… Cette confusion entre « l’aimer » et « le manger » va accentuer ce processus. Et, généralement en conflit avec son entourage, le jeune va cesser toute démonstration « aliment-taire » afin de punir ses proches dont il se sent si loin : « Pour lui montrer que je ne l’aime pas, je ne mange plus, je fais l’inverse de ce que papa/maman veulent ». Il ne faut pas oublier que son corps trop gros ou trop maigre, de toute façon jamais parfait, est pour lui la faute de papa/maman puisqu’ils l’ont nourri ! L’anorexique contrôle donc ce cordon alimentaire familial par le vide et va, par ce moyen, chercher à rester en contact très serré avec ses parents pour ralentir sa fuite en avant et son passage dans le monde adulte, preuve d’un manque de maturité.
      Un fort amaigrissement, suivi en général d’une aménorrhée pour les filles, va être une bonne façon d’ignorer ces nouvelles pulsions « d’adulte » naissantes. La différence est grande, en effet, entre les deux sexes. Le garçon, mieux préparé à l’acte sexuel, va chercher sa sexualité à l’extérieur, contrairement à la fille qui doit assumer sa vie amoureuse à l’intérieur de son intimité. La confusion archaïque prend ici une nouvelle forme entre ingurgiter de la nourriture et accueillir sexuellement l’organe sexuel masculin mais il est de toute façon question d’introjection puisqu’aimer équivaut à incorporer l’objet et être pris par lui, telle la nourriture. Alors, où est le besoin d’une jouissance sexuelle pour l’anorexique puisqu’elle se trouve (ou se perd) déjà dans sa propre jouissance du vide ? Elle est même confortée et approuvée dans sa névrose et entend quelquefois : « Tu n’as pas faim, comme tu as de la chance, tu n’as aucun kilo en trop ! ». Preuve même d’une banalisation générale de telles pathologies. Et pourtant, nombre d’adolescentes souffrent et génèrent de véritables dépressions face à de tels problèmes que beaucoup minimisent. Car il ne s’agit pas uniquement d’une déviation issue d’une angoisse de la sexualité mais, plus généralement d’une véritable pathologie où l’histoire et l’identité de chacun entrent en ligne de compte et doivent être respectées. Une réelle interrogation et une prise en charge psychanalytique s’avèrent, dans ce cas, profondément bénéfiques, réellement efficaces, voire incontournables…

       

      Séverine Laroye

       

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