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La psycho
dans Signes & sens
Comment analyser
un tableau ? |
Lorsqu’il nous arrive d’arpenter les grandes salles d’un musée, ou plus modestement de regarder les toiles dans une galerie d’art, surgissent au conscient des impressions quant au profil psychologique du peintre. Mais est-ce bien raisonnable ?
Raisonnable peut-être pas ! D’ailleurs, très vite, nous avons « l’art » de chasser ce que nous estimons être un jugement hâtif, pour revenir à l’œuvre picturale elle-même. Pourtant, nous restons sur une envie de transpercer la personnalité de l’auteur et ce qui a bien pu le pousser à réaliser ce travail que nous aimons ou que nous… détestons !
Les binômes
Analyser un tableau nécessite – on ne le dira jamais assez – de solides études psychanalytiques. Cependant, dès l’instant où nous regardons une toile en tant que simple chaland, l’argent n’étant pas de mise, ce regard est « autorisé » et il devient ainsi possible d’essayer de comprendre le geste psychologique du peintre. De façon très schématique, il suffit de mettre en lien deux formes qui vous semblent féminines (notamment tout ce qui est plutôt sphérique), puis deux formes plutôt masculines (en particulier tout ce qui est plutôt phallique, c’est-à-dire des lignes droites et longues ou des aspects angulaires). Votre inconscient, habitué lui-même à avoir fonctionné en identification à la mère, puis au père dans les trente premiers mois de votre vie, vous enverra une compréhension intéressante de ce qu’a voulu signifier le peintre. Votre propre intérêt pour un tableau précis ne sera pas non plus le fruit du hasard quant à vous, vous vous en doutez !
Les trinômes
Une fois les binômes ayant dégagé une base réflexive, continuez votre approche exégétique en recherchant les triangles sur le tableau. Tout triangle traduit ce que Sigmund Freud a nommé Complexe d’Œdipe, soit la représentation symbolique du père, de la mère et de l’enfant. Votre imaginaire va maintenant vous envoyer des éléments d’analyse envisageables qui vous… parleront… là encore…
Bien sûr, vous l’avez saisi, ces simples exercices n’ont aucune valeur thérapeutique vraie mais ils présentent l’avantage d’être en lien direct avec l’artiste dans ce cas précis, sorte de dialogue discret, secret, mais empathique tout de même. Cette compréhension quasi humanisante vous permettra alors de profiter de l’exposition sans rejet potentiel. Un bon moment en perspective, autoanalytique qui plus est…
Chantal Calatayud
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