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La psycho
dans Signes & sens
Comment écouter
son inconscient
pour le meilleur ?
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L’existence de l’inconscient n’est plus aujourd’hui un véritable sujet de discorde. Le vocabulaire psychanalytique est entré dans le langage courant. Le terme « lapsus » est même facilement évoqué lorsque la langue fourche. Par ailleurs, les voyages oniriques montrent bien, presque chaque nuit, qu’il existe une vie indépendante de l’état de veille. Il n’est dès lors pas nécessaire de passer obligatoirement par un psychanalyste pour écouter ce qui se dit à notre insu. Il suffit juste d’être un peu plus attentif à soi et de mettre en place une sorte d’autoanalyse positive.
S’il est vrai que Sigmund Freud disait que la psychanalyse s’apprend, avant tout, avec soi-même, par l’analyse de sa propre personnalité, il convient cependant d’en connaître certains arcanes.
Les trois instances
Le fonctionnement psychique a été théorisé par Freud selon trois instances :
- Le Moi ou le Conscient : il s’agit de l’élément de la personnalité qui est en rapport avec le monde extérieur. Il correspond à l’état de veille et comprend aussi bien la conscience que le soma, le corps.
- Le Ça : il est inconscient et représente le réservoir des pulsions de vie mais aussi le plaisir. Il peut échapper à la moralité et à toute distinction entre le bien et le mal. Un Ça totalement débridé peut conduire à un état de psychose (folie).
- Le Surmoi : majoritairement inconscient aussi, il joue le rôle d’un censeur et s’oppose au Ça. Il canalise les débordements du principe de plaisir mais, héritier de l’éducation parentale, son sens moral exacerbé peut entrer en violent désaccord avec le Ça, causant au Moi des dégâts sous forme de somatisations de toutes sortes. À noter que le terme somatisation en psychanalyse ne concerne pas seulement les maladies mais tout dysfonctionnement mettant en péril la confiance en soi et entraînant, par voie de conséquence, des troubles de l’humeur. Ils peuvent générer des perturbations graves dans la vie quotidienne responsables, par exemple, d’une perte d’emploi, d’un accident de la route, d’une séparation, de conflits familiaux, etc.
Une véritable merveille
Un des postulats positifs de la méthode freudienne consiste à réaliser que le hasard n’existe pas. De fait, tout évènement qui se produit dans la vie de l’être humain est porteur d’un sens caché qu’il appartient au Moi, donc à la conscience, de positiver. Une erreur souvent commise par le néophyte revient à penser que l’inconscient ne recèle que des difficultés immaîtrisables et qu’il faut s’en méfier. Bien au contraire : l’inconscient est une véritable merveille accompagnant l’individu depuis le jour de sa conception. Certains courants pensent même que l’inconscient précède l’incarnation.
L’utilisation du sens figuré
De la même manière que lors d’une séance psychanalytique il est proposé à l’analysant de dire tout ce qui lui vient à l’esprit sans censure, pratiquer les « associations libres » permet de ne pas s’arrêter à un symptôme angoissant. Par ailleurs, l’utilisation du sens figuré d’un vocable amène, de par le principe des couples d’opposés, à ne pas se fixer sur ledit symptôme. Prenons l’exemple d’une émission de télévision traitant du cancer. Ce thème peut se révéler perturbateur en touchant un affect, réveillant de la sorte une angoisse générée par le Surmoi. Il suffit alors d’écouter autrement le mot cancer qui peut s’entendre comme « quand sert » et se rappeler alors que la visite médicale, programmée depuis plusieurs mois, est vraiment nécessaire. Écouter l’inconscient pour le meilleur, c’est, in fine, ne pas lutter contre lui mais composer avec lui de manière à se connecter en conscience à sa pulsion de vie plutôt qu’à sa pulsion de mort… Cette particularité revient à s’inscrire dans la prévention.
Bernard Fillot
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