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La psycho
dans Signes & sens
Complicité gémellaire :
jusqu’où ?
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Cloé et Noémie
Il est peu aisé de communiquer avec des jumeaux : ceux-ci, dès leur plus jeune âge, font de leur solidarité forcée une arme défensive redoutable. Notamment lorsque leurs attitudes frôlent le dépassement des limites. Cloé et Noémie, 19 ans, se souviennent très bien de leurs mensonges complices : Nous avions 7 ans à peu près et avions décidé de fumer en cachette… N’ayant pas compris qu’il fallait aspirer, les cigarettes s’éteignaient les unes après les autres. Le demi-paquet restant de notre grand-père y est passé pendant qu’il faisait la sieste. Noémie enchaîne : Prises de panique - l’homme n’était pas souple ! - en cinq minutes, nous avons envisagé un plan complètement immoral. Notre grand-père ne pouvait plus jardiner du fait d’une hémiplégie. Martial était son homme à tout faire. Nous avons imaginé une visite inopinée de l’employé qui était censé avoir bu ! Ce qui pouvait lui arriver… Quand notre grand-père s’est réveillé, une odeur de tabac planait dans la maison. Nous avons pris les devants et raconté que Martial était venu faire une pause chez nous se sentant seul… Et qu’il avait réclamé avec insistance des cigarettes. Par peur, nous nous étions exécutées… Des années après, rajoute Cloé, nous n’avons jamais compris que notre grand-père ait gobé un mensonge pareil. Du moins, nous n’avons plus jamais entendu parler de cette histoire !
François et Fabrice
François et Fabrice, jumeaux monozygotes, se ressemblent à s’y méprendre. Ils racontent, fiers et amusés, qu ’ils se refilent régulièrement leurs conquêtes. Et ça marche, assurent-ils. C’est vrai qu’ils ont un timbre de voix très proche. Jamais le moindre problème ? À l’unisson, ils assurent qu’ils ont fait un sans-faute jusqu’ici… Mais, à la réflexion, sont-ils sincères ? François réagit : Si je vous donne un rendez-vous dans trois jours et que Fabrice s’y rende à ma place, remarquerez-vous la supercherie ? Force est de constater que non, c’est même une évidence ! Pourtant, ajoute François, vous pouvez nous distinguer. Il suffit que vous nous branchiez sur la notion de temps. Nos réponses ne sont pas identiques. Jamais identiques. La faille est là pour qui s’y intéresse. La relativité du temps, chère à Einstein, individualise tous les jumeaux. Mais les gens n’y pensent pas. Un exemple : mon frère peut rester des heures devant son ordinateur. Même si l’informatique m’intéresse, au bout d’une demi-heure, j’en ai ras le bol…
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