La psycho
      dans Signes & sens

      Nous n’avons pas besoin
      de nos douleurs !

      Nous n'avons pas besoin de nos douleurs
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      La douleur, le délire, ne sont pas l’apanage d’un type de structuration psychique (névrose, psychose ou perversion). Ces moments irrationnels, tout sujet parlant est à même d’en rencontrer ; ils sont indissociables de l’insupportable, se jouant hors du langage mais ne lui étant pas moins fondamentalement lié…

      Une déchirure s'ouvre entre le vouloir-dire et l'impuissance à dire, écrit Paul Ricœur. Ainsi à juste titre, il observe que, dans cette faille, le vouloir-dire de la souffrance se forge néanmoins le chemin de la plainte, la douleur restant enfermée dans le silence des organes selon R. Leriche, silence alors bouleversant, odieux, voire insoutenable.

      Abandonner l’idée d’une douleur bienfaisante
      Au cours de ces moments d'excès, l'organe douloureux, parfois le corps entier, devient une sorte d'anamorphose : le phénomène de confusion mentale éprouvé par Henri Michaux quand il fait appel aux meutes de chiens et autres représentations n'est pas optique. Aussi la mémorisation d'une douleur est-elle très particulière : on se souvient d'avoir eu mal mais pas de la sensation douloureuse en elle-même. Un plaisir, comme celui d'un baiser ou d'une caresse, peut être remémoré et revécu de façon hallucinatoire. À l'inverse, la douleur reste une expérience, non engrangée et non représentable mais trace vivante et ré-investissable. En ce sens, elle ressemble au trou étroit de la molaire, comme le disait Sigmund Freud ; toujours là, elle instaure parfois un vide psychique qui peut paraître plus ou moins étendu mais dans tous les cas démesuré. S'il est donc toujours vrai que, comme le souligne Buytendijk, la douleur est un mystère sans analogue dans le monde de la vie, il est surprenant que ne soient plus écrits de “ Traités des Passions ”, comme c'était le cas chez les anciens, les médiévaux ou les classiques (on songe ici en particulier à Descartes et Spinoza). Aujourd'hui, s'intéresser à la douleur peut être assimilé à une mode. Mais, paradoxe, elle peut entraîner aussi des dénis surprenants : depuis une dizaine d'années, des ouvrages populaires paraissent avec pour seules visées de la réduire à n'être plus qu'un phénomène à combattre, à écraser, pour s'en débarrasser... Notre civilisation, toute de maîtrise et de technologie, semble avoir de plus en plus de mal à accepter ce qu'entraîne d'indomptable la subjectivité humaine. La douleur incarne cet indomesticable que l'on retrouve aussi dans toute vie psychique. Ainsi, d'une clinique médicale la méprisant et la niant, est-on passé à une surmédicalisation toute-puissante, bien que faiblement efficace dans la réalité, trop souvent mal appropriée et qui, surtout, reste déshumanisée. Si la douleur est nécessairement donnée dans son essence comme un phénomène, elle est une propriété propre à l'Homme, à la différence de la nociception ; celle-ci contribue éminemment à la conservation des espèces, comme à son fonctionnement, dans le sens où les fonctions de nutrition ou de reproduction peuvent être essentielles. En biologie, il est habituel de déterminer la fonction d'après l'organe et réciproquement. En matière de douleur, il ne semble pas possible d'établir une relation de cet ordre puisque aucun organe ou objet ne lui est propre. Une de ses fonctions, bien connue, encore supposée par certains, est celle de la “ douleur – signal ”. Les médecins disent volontiers que la douleur est une réaction de défense, un heureux avertissement, qu'elle nous met en garde contre les dangers de la maladie... Réaction de défense ? Mais contre qui ? Contre quoi ? Contre le cancer qui ne fait mal d'habitude qu'au moment où il tue ? [...] Contre les cardiopathies qui, toujours, cheminent silencieusement ? [...] Il faut donc abandonner l'idée fausse de la douleur bienfaisante... , écrivait déjà, en 1939, le chirurgien René Leriche.

      Souffrance plutôt que douleur
      En effet, si la douleur surgit sous de multiples formes, l'envisager uniquement comme Henri Bergson, telle une sentinelle avancée qui protège notre corps, ou qui protège l'espèce pour Darwin, est impossible quand on pense aux multiples dangers encourus et autres décès survenant sans aucune douleur préventive. Aucune douleur ne nous protège de la mort. Et puis, que dire de toutes les douleurs qui ne servent visiblement à rien ? Maladie et douleur ne sont pas synonymes, même si parfois elles cohabitent. La maladie de celui qui se sait, ou a été étiqueté malade est, avant tout, caractérisée par la souffrance qu'il en éprouve plus que par sa douleur. C'est donc à partir d'observations cliniques que nous proposons d'interroger ce phénomène. Une clinique mettant en relief un certain “ das ding ” (chose), à la suite de Freud qui, il y a plus d'un siècle, remarquait, dès ses notes fondatrices d'une psychologie scientifique, que la douleur échappe à toute théorie neurologique ou quantitative. Car, depuis Freud, la médecine, malgré ses progrès considérables (on sait aujourd'hui, par exemple, que le cerveau fabrique de lui-même des molécules de structure, à la fonction analgésique analogue à celle de la morphine), ne peut pas soulager toutes les douleurs et encore moins de façon systématique...

       

      Laurence Croix

       

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