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La psycho
de Signes & sens
Les parents agissent avant tout dans l'intérêt de leurs enfants dont ils conduisent l'éducation. Les enfants ne sont pas toujours d'accord avec ce qu'ils pensent être bon pour eux. Ils croient souvent que les adultes veulent commander simplement parce qu'ils sont des adultes. C'est pour cette raison que des conflits peuvent survenir.
Dès qu'ils ont vécu en société, les Hommes se sont intéressés à la façon d'éduquer leurs enfants et se sont demandés comment leur transmettre leur savoir sur la vie. Si, de nos jours, l'école a aussi ce rôle, les parents exercent seuls l'autorité parentale. Ils ont le droit et le devoir de garde, de surveillance et d'éducation. En échange, ils ont le devoir de protéger et d'assurer le bien-être de leurs enfants.
L’autorité autrefois…
Éduquer, transmettre un certain nombre de règles de vie, une si grande tâche peut-elle se faire sans contraintes ? Combien la vie serait plus agréable si l'on pouvait tout faire et ne pas subir d'interdictions ! Mais comment réagirions-nous si, au sein de notre propre famille, notre petit frère ou notre grande sœur pouvait agir avec nous comme bon lui semble ? Comment ferions-nous face à un petit camarade d'école qui nous agresserait dans la cour ? La vie deviendrait impossible au sein de la famille, à l'école, comme dans une société sans lois. Il est donc nécessaire et rassurant de savoir que des règles fixent les limites à ne pas dépasser. Qui dit lois, qui dit règles, dit aussi sanctions. Regardons autour de nous : est-ce que les Hommes respecteraient toujours la loi s'il n'y avait pas la menace d'être puni ? Il est tentant, pour certains, de franchir un feu rouge quand aucun gendarme n'est à l'horizon. Est-ce que nous respecterions toutes les règles si la punition n'existait pas ? Celle-ci fait partie de l'éducation. Mais comment punir ? Autrefois, les parents recouraient bien souvent aux châtiments corporels. La gifle, la fessée, le coup de martinet lorsqu'on avait fait une bêtise ou lorsqu'on refusait d'obéir étaient monnaie courante. Et les adultes qui ont eu à subir une fessée de leurs parents ou des coups de règle par leur instituteur n'en gardent pas tous un mauvais souvenir. Ils peuvent même en rire. Si la fessée est l'expression brutale de l'autorité des adultes, il faut bien reconnaître qu'elle a aussi le mérite de montrer que l'enfant n'est pas tout-puissant et de mettre des limites à ses débordements.
Punition et dignité
De nos jours, l'éducation n'est plus aussi rigide. Et les parents sont bien embarrassés avec l'autorité. La menace de la punition leur semble parfois plus simple ; elle donne davantage de responsabilité à l'enfant : à lui de choisir de modifier son comportement ou pas. Les parents qui s'énervent, qui crient pour se faire obéir ne sont pas forcément les plus efficaces. Car doit-on s'emporter ? L'autorité n'a-t-elle pas plus d'influence quand elle s'exerce dans le calme et la parole ? La fessée, la gifle sont l'ultime recours quand toutes les autres voies ont été épuisées. Ce sont des violences légères qui sont tolérées par la société. Mais lorsqu'il arrive que les parents frappent, ils ne se sentent pas toujours à l'aise et s'empressent d'expliquer les raisons de leur geste à leur enfant : Tu m'a poussé à bout. Cela faisait deux heures que je te demandais de ranger ta chambre et lorsque je t'ai vu devant la télévision, la colère m'a pris...
Dans notre société démocratique, les lois définissent les sanctions à appliquer. Le délinquant qui ne respecte pas les règles est puni par un tribunal qui applique, en fonction de l'importance de la faute, les peines prévues par la loi, depuis l'amende à payer jusqu'à la privation de liberté par la mise en prison. Dans les familles, on ne réunit pas un tribunal pour infliger une punition aux enfants qui n'obéissent pas à leurs parents. Seuls les parents sont juges de ce qui est bon ou non pour leur enfant. Parfois, la sanction dépendra de leur humeur, de leur fatigue et l'on trouvera injuste que la punition soit si élevée ce jour-là, sous prétexte qu'ils sont énervés. Mais on sent bien aussi que l'on a sa part de responsabilité. L'essentiel pour qu'une punition aide à grandir, c'est qu'elle ait un sens pour l'enfant qui la reçoit. Et qu'elle respecte sa dignité.
Docteur Roger Teboul
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