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Le développement personnel
dans Signes & sens
Nous n’avons rien à perdre :
tout changement est positif !
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Le mot angoisse est issu du latin « angustia », signifiant étroitesse, lieu resserré. De quoi nous rappeler notre traumatisme originel, au moment de ce passage de l’état intra-utérin à l’air libre. Chaque être humain en a gardé des traces. Comment en finir avec ce qui n’est plus d’actualité et qui pourtant continue à nous gêner. Parfois de manière incompréhensible.
Parce que nous confondons naissance et mort, nos angoisses nous paralysent alors qu’elles sont peut-être là plus simplement pour nous indiquer que nous avons à avancer et que le meilleur nous attend… De quoi avons-nous peur ?
Le problème avec nos angoisses, c’est qu’elles nous surprennent lorsque nous ne nous y attendons pas. Il n’y a aucune raison objective à leurs apparitions. Et pourtant, les symptômes sont bien là. Sensation d’étouffement pour certains, tachycardie pour d’autres, ou sentiment de malaise indéfinissable. L’angoisse survient souvent sans prévenir. Parfois, elle est quotidienne ou plus espacée dans le temps. Quoi qu’il en soit, la difficulté réside dans le fait qu’il est très difficile d’en trouver la cause. La réponse médicale reste l’anxiolytique. Il faut savoir que la France détient un record en terme de consommation de somnifères. On attribue généralement les crises d’angoisse au stress de notre vie moderne. La consommation de tabac, d’alcool, voire de drogues, prend sa source dans le besoin de faire face. C’est comme si ingurgiter un produit (c’est le cas du boulimique) comblait un manque non identifié. Craindrions-nous de manquer de quelque chose ?
La peur de se perdre
Notre vie psychique est conditionnée par ce que Sigmund Freud a nommé Inconscient. Comme son nom l’indique, nous n’en sommes pas conscients. Mais cela n’empêche pas l’inconscient de nous jouer des tours. Ainsi, celui-ci a gardé en mémoire, à notre insu, les traumatismes passés. Ceux-ci peuvent être réactivés. Il en est ainsi en ce qui concerne l’angoisse de dissociation. Otto Rank, un des élèves de Freud, a publié un ouvrage, "Le traumatisme de la naissance", dans lequel il développe l’idée que toutes les avancées de la culture, y compris la religion, sont des tentatives de sublimation de l’angoisse primordiale. En effet, lorsque l’enfant naît, son inconscient fantasme avoir perdu son contenant, l’enveloppe utérine, – enveloppe qu’il pensait être lui.
Tout changement est positif
Nous savons pourtant que la réalité est différente. Nous n’avons rien perdu de vital. Bien au contraire. Si nous étions restés au paradis, nous serions morts. Alors, comment en finir avec ces angoisses qui nous poussent à revenir sans cesse en arrière ? Monsieur de La Palisse dirait : Accepter d’aller de l’avant. Mais si nous avançons, il faudra accepter que nous sommes mortels. Et l’angoisse se situe-là aussi. Nous avons peur de perdre la vie de la même façon que nous avons eu peur de nous perdre à la naissance. Nous avons toujours peur de quelque chose que nous n’avons pas expérimenté. D’où notre propension à craindre le lendemain, à anticiper de manière négative. Et si nous acceptions ce que nous sommes ? Et si nous lâchions du lest ? Nous serions surpris agréablement par la découverte des cadeaux que la vie nous réserve. Nos angoisses sont à appréhender en tant qu’annonciatrices d’un changement d’état positif. Une des manières d’en finir avec elles consiste à mettre en place des passages à l’acte, avec ou sans l’aide d’un tiers (c’est peut-être le moment d‘entreprendre un travail sur soi) dans le sens d’une évolution. Jean-Marc, pharmacien, témoigne : Jusqu’ici, j’ai toujours avancé dans la vie seul, malgré mes angoisses. Pourtant, je savais qu’il existe des techniques d’investigation psychique qui permettent de ne plus se laisser contrôler par notre propre mental. Aussi, à la suite d’un malaise anxieux sans cause apparente, j'ai décidé un jour de prendre mon téléphone et d’appeler un psychanalyste. L’entretien préliminaire a renforcé l’idée que je n’avais rien à perdre à essayer de mieux connaître mes mécanismes inconscients. Aujourd’hui, je sais que mes signaux d’angoisse me préviennent positivement de ce que j’ai à faire. Ils sont devenus mes alliés…
Stéphanie Gérard
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