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La psycho
dans Signes & sens
Être bien avec soi-même...
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J. B. Pontalis dans sa préface de « Sigmund Freud présenté par lui-même », publié aux Éditions Folio, précise que le père de la psychanalyse aimait à évoquer les « conquistadores ». Quoi de plus logique de la part de quelqu’un qui consacra sa vie à explorer la contrée la plus intime de notre être, l’inconscient, avec une ténacité hors du commun et ce, malgré les nombreux obstacles qu’il rencontra sur son chemin. À sa suite, Carl Gustav Jung définit le Soi comme l’ensemble complexe de la personnalité englobant le conscient et l’inconscient…
Ces deux chercheurs nous ont ouvert un chemin de la connaissance de nous-même. Des rails sont posés mais l’expédition dépend de soi. Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux reste donc d’actualité et nous promet la plus essentielle des rencontres.
Semblable mais différent
Nous avons tous un front, deux yeux, un nez, un menton, dites-moi votre nom pour continuer la chanson… Il s’agit d’une comptine qui est proposée à des enfants de crèche. Il est très intéressant de remarquer que bien que semblable, chacun est unique. Pourtant, impossible de vivre notre humanité sans la notion de relation. Victor de l’Aveyron, l’enfant sauvage recueilli par Jean-Marc Itard, témoigna par sa pathologie (il n’apprit jamais à parler, n’ayant a priori pas pu s’identifier à des humains dans sa petite enfance) que le langage est ce qui tisse cette relation et nous distingue de l’animal. C’est pourquoi la psychanalyse est essentiellement une talking cure, une cure par la parole. Il est donc important de comprendre que toute recherche d’identité passe par cet aller et retour entre soi et l’autre. Pierre-Louis Besombes, dans son roman initiatique « Spiris », raconte la quête de son héros à travers la transmission orale de son instructeur Karan. Il fait dire à ce dernier : Je te redis que le plus grand voyage est celui que tu feras au fond de toi-même. Tu y apercevras peut-être un matin le plus beau lever de soleil de la création scintiller de mille éclats sur une mer infinie, puis des arc-en-ciel défier les tonnerres, des couchers de lune irradier les nuages et embraser ton âme. Tout cela dort au fond de toi. Il n’y a que toi qui puisses y accéder… Ou encore Plonge bien profondément en toi, tel l’explorateur de gouffres. Tu dois voguer là où personne d’autre ne peut se rendre. Tu dois découvrir s’il existe une autre vie au fond de toi. Tu es le seul navigateur à pouvoir poser tes pieds sur ton propre sol… Quelle magnifique invitation à faire un travail introspectif !
Aller vers plus de paix
Pour partir à la conquête de soi, point de jugements stériles. Swami Devanath Sarasvati, auteur de l’ouvrage « Le feu de vérité » aux Éditions Swam, explique : Il nous faut comprendre, dès le début, qu’il n’y a pas à vouloir changer quoi que ce soit… sous peine de briser nos chances d’apprentissage. En effet, tout projet d’amélioration de soi ne peut qu’engendrer une image idyllique et plate de soi qui n’a rien à voir avec soi. Là est toute la difficulté : comment voir ce qui est, sans le changer à ce qui devrait être et briser à tout jamais la capacité de connaître la réalité ? Ne pas être dupe de soi, sans pour cela en être diminué, est donc la première attitude sur le chemin qui mène à la connaissance du « réel » qui sommeille en nous... Le réel, selon le psychanalyste Jacques Lacan, est de l’ordre de l’impossible, et d’ajouter que la mort est ce que nous avons de plus réel. De là à penser que la mort est impossible, il n’y a qu’un pas… Gérard Pommier, autre psychanalyste de renom, écrit dans « Qu’est-ce que le réel ? », aux Éditions Érès : Avec le réel commence l’aventure humaine, de la sensation au fantasme, de la chose à la pensée. Mais la pensée peut-elle comprendre le cristal dont elle provient et qu’elle dissout ? Nous n’avons effectivement que les mots (ou maux) pour le dire mais il existerait bien une réalité indépendante de nos rationalisations. Cette réalité ne peut pas se transmettre. Tout au plus pouvons-nous trouver à l’extérieur des poteaux indicateurs mais ceux-ci nous ramèneront toujours à un recentrage sur soi. Jean-Marc, 50 ans, témoigne de sa quête existentielle : J’ai toujours été fasciné par la mort et donc par le sens de la vie. Je ne me suis jamais vraiment senti à ma place. J’ai cherché un peu partout une réponse à mon angoisse. Métro-boulot-dodo me paraissait la pire des solutions. L’amour dans le couple ? J’y ai cru jusqu’à ce que ma femme me quitte pour un autre… La religion ? J’ai d’abord suivi les enseignements de l’Église catholique. Puis j’ai essayé de comprendre le protestantisme et j’ai également reçu des « Témoins de Jéhovah » chez moi. Dans le même temps, les enseignements orientaux, notamment indiens, ont retenu mon attention. J’ai pratiqué le yoga… Puis je suis « entré » en analyse... Le terme « entré » signifie bien pour moi que ce que je cherchais à l’extérieur par une organisation toute faite à laquelle il aurait fallu adhérer pour être tranquille se trouve en fait en moi et ce fut une véritable découverte. Plus question de m’éparpiller à droite et à gauche ! La remise en question est toujours aussi permanente mais elle est beaucoup moins angoissante et de fait beaucoup plus passionnante. Et il n’est pas un seul jour où un petit signe ne vienne éclairer ma route me montrant que la vie a un sens. J’ai enfin compris que mon quotidien est mon plus magnifique lieu d’apprentissage. Et comme une cerise sur le gâteau, je ne m’ennuie plus du tout en ma propre compagnie!
Charles Arnaud
Pardonner, une thérapie à la portée de tous
Envie de pardonner, d’être pardonné(e) ou de pardon... Voilà des envies qui nous habitent généralement tout au long d’une existence ou, tout au moins, lorsque certains virages de cette même existence nous y invitent. Mais pourquoi alors tant de résistances à accéder à un désir d’une nature ou d’un registre pas si exceptionnel que ça ? S’agit-il cependant d’un don ou, à l’inverse, d’un état tellement singulier à disposition que nous ne sommes pas très à l’aise avec cette démarche jugée difficile la plupart du temps ? Toutefois, qu’il soit question d’une envie noble ou d’une demande d’aide, de l’émetteur ou du récepteur, l’acte n’a malgré tout rien d’anodin. En revanche, il est bénéfique de quitter quelques a priori toujours possibles lorsqu’il est question de pardon car le pardon c’est... tout bon, de toute façon...
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