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Le développement personnel
dans Signes & sens
« S’occuper des autres, c’est s’occuper de soi, c’est l’affaire de tous ! » : ainsi s’exprimait un responsable de Médecins du Monde. Le mot « humanitaire », indissociable de la notion de solidarité, englobe tout ce qui fait la noblesse de la condition humaine, à savoir cette capacité que nous avons à être heureux du bonheur d’autrui…
Si notre vie a un sens, c’est bien qu’elle s’inscrit dans une histoire et que nous y avons notre rôle à tenir. Que ce soit notre voisin de palier à qui nous adressons un sourire gratuit ou ce petit Africain que nous parrainons à des milliers de kilomètres de chez nous, le geste fait d’autant plus de bien que nous n’en attendons aucun retour.
Un engagement libérateur
Contrairement à ces « dames patronnesses » qui pouvaient s’acheter une bonne réputation en ayant « leurs pauvres », l’humanitaire n’en est heureusement plus là aujourd’hui. Le bénévolat moderne ne se résout pas à faire l’aumône, cherchant ainsi une déculpabilisation facile tout en laissant les choses en l’état. Les grandes causes demandent au contraire engagement et passion. Dans un ouvrage publié aux Éditions Fayard, intitulé « Les risques de la solidarité », Bernard Holzer, un ancien responsable du C.C.F.D (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), explique que la formule chinoise ancestrale, Donner un poisson, c’est bien, mais apprendre à pêcher, c’est mieux, est la base d’une action humanitaire libératrice. Libératrice parce qu’il ne s’agit pas de laisser celui que l’on est censé aider… en dette ! Telle la parabole du Bon Samaritain qui rétablit l’inconnu qui est couché au bord du chemin dans sa dignité, s’assurant qu’il n’a plus besoin de l’essentiel, et continuant son chemin sans en attendre un quelconque bénéfice. Peut-être a-t-il sauvé un brigand ? Toujours est-il qu’une graine d’humanité a été semée et que le jeu en valait quand même la chandelle. Rendre à quelqu’un sa liberté de mouvement, c’est toujours lui laisser la possibilité de choisir…
Recevoir l’indicible
Le docteur Laurence Pescay raconte que lors d’une expédition humanitaire, elle a été marquée à vie : Il s’agissait d’expliquer des gestes médicaux simples à une population de l’hémisphère Sud. Pour moi, cela relevait de la banalité. Pourtant, je n’oublierai jamais le regard plein d’amour de cette jeune fille à qui j’avais l’impression d’apporter le miracle. En fait, le vrai miracle, c’est elle qui l’a engendré en moi. J’ai reçu ce jour-là l’indicible, ce qui ne se quantifie pas, ce qui ne s’évalue pas, à savoir qu’un acte anodin peut avoir des conséquences positives insoupçonnées. Je crois n’avoir jamais ressenti depuis un tel sentiment. Mais je sais maintenant ce qui anime tous ces volontaires qui font de l’humanitaire : une passion qui rend heureux… Ainsi, l’expérience du passage à l’acte remplacera toujours des milliers de discours sur la question. Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient affirme le Sage indien Sathya Sai Baba, phrase que Mère Térésa aimait souvent citer...
Bertrand Gaillot
Médecins du Monde
Médecins du Monde est une association qui apporte son assistance aux populations éprouvées par des cataclysmes, des accidents collectifs ou des situations de belligérance et, plus généralement, à toute personne en état de souffrance physique ou morale. Elle s’appuie sur l’engagement de bénévoles et salariés en suscitant l’intervention de médecins et de professionnels de la santé ou de toute autre discipline nécessaire à ses actions.
Construire ensemble
Le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement soutient des projets d’associations des pays où il intervient, les acteurs locaux étant les mieux placés pour agir sur les dynamiques porteuses de développement. Avec ces partenaires, il entretient des relations de long terme qui visent à construire ensemble une vision de développement. Il mène un travail d’éducation afin de sensibiliser à la solidarité internationale.
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