|
La psycho
dans Signes & sens
L'instincto-thérapie nutritionnelle
pour maigrir
|
Changer en mieux fait partie des désirs de la nature humaine. Les six premiers mois de chaque année sont porteurs de belles résolutions auxquelles on croit. Ce en quoi on a bien raison ! Et si tous les domaines du quotidien sont concernés, silhouette et apparence se trouvent plus que jamais sur la sellette.
L’essentiel c’est de penser, de vivre, de décider au naturel.... Entendons par-là qu’il suffit de peu pour que nos sains objectifs soient atteints. Le souci légitime d’une jolie ligne s’accorde à merveille avec les exigences d’une société qui bouge, qui vibre, qui avance selon une rapidité exemplaire. Inutile donc de se charger de fardeaux encombrants. L’efficacité est de mise. La mode, depuis plus d’un siècle maintenant, en atteste. Les corsets et autres falbalas sont au grenier ! Coco Chanel et André Courrèges, entre autres, ou encore Marithé et François Girbaud, tout comme Hugo Boss, ont participé largement à l’idée d’une femme et d’un homme plus libres. Exit les couches de vêtements enfilées les unes sur les autres. L’existence s’allège pour le plus grand bonheur de notre tête... D’ailleurs, les coupes de cheveux coiffé-décoiffé ajoutent la touche finale. Si besoin était, on consacre aujourd’hui son temps à autre chose qu’à la mise en place de bigoudis. Les coiffeurs rivalisent de talent. Dorénavant, la gent féminine a plutôt tendance à passer sous la douche chaque matin, de la tête aux pieds, la chevelure se replaçant quasiment seule après un shampoing light... Jusqu’au moment où les yeux fixent avec horreur la balance.
Sacrifier le plaisir
Françoise se pèse quotidiennement. C’est devenu une obsession, dit-elle. Les choses se sont installées bêtement. À la suite de la naissance de mon fils, j’ai pris la pilule. Mon gynéco m’a conseillé (c’était le tout début de ce type de contraception) de surveiller mon poids chaque matin. Je me suis trouvée de plus en plus grosse, alors que je pesais 49 kg pour 1m 59 ! J’ai commencé à flipper et j’ai démarré la spirale infernale des régimes, plutôt drastiques. Dix ans après, j’accusais 15 kg de plus... Sacrifier le plaisir des bons aliments entraîne donc le contraire de ce que nous attendons en matière d’amincissement. Il y a aussi une logique implacable. L’inconscient est dominé en son essence par le principe de plaisir. Si on censure d’emblée cette partie prépondérante du fonctionnement psychique, ce même inconscient va réagir. C’est-à-dire qu’il va réclamer, à sa façon, cette part de plaisir qui lui manque douloureusement : il va grossir. Le processus se révèle très simple. Être gros reste en lien avec la notion d’apport alimentaire. Il s’agit-là d’attirer l’attention sur soi à la manière dont la vie psychique l’impose. L’être humain a ses codes et ses signaux bien précis. Il donne à voir dans un miroir grossissant ce qui lui manque. Autrement dit, le corps exprime ce qu’il revendique être les éléments indispensables à son équilibre. C’est pour cette même raison qu’un très gros bébé donnera à comprendre qu’il est mal nourri. Cette première approche basique objective un désarroi psychologique profond où plaisir et besoin s’opposent. Apathie, mélancolie et dépression peuvent compléter ce tableau douloureux. Y compris chez les nourrissons, les enfants, les adultes...
L’intelligence de l’instinct
À nous de ne pas transformer nos perspectives raisonnables en cauchemar diabolique. Ce qui est tout à fait possible. Françoise nous explique comment : Affolée par mon tour de taille que je ne maîtrisais plus du tout, quels que soient les régimes, j’ai consulté un endocrinologue qui, compte tenu de mon rapport poids/taille avant la prise du contraceptif, m’a demandé de prendre rendez-vous avec un psychothérapeute nutritionnel. Ce que j’ai fait. Et j’ai perdu très progressivement mes kilos excédentaires. Cet homme m’a fait travailler sur le concept d’instincto-thérapie. Que j’applique toujours aujourd’hui, ainsi que ma famille... Françoise relate le principe de cette méthode singulière, toujours étonnée par sa simplicité : Rien n’est plus facile à appliquer que ce concept, tellement évident que je l’ai zappé durant des années. Et, à la décharge de mon gynéco de l’époque, celui-ci m’avait pourtant tout expliqué à sa façon. Autant dire qu’il m’avait prévenue. Je me souviens encore qu’il m’avait suggéré de jouer sur et avec les quantités d’aliments. L’instincto-thérapie nutritionnelle, c’est ça : une impression réelle de faim ou une simple fringale ? Je déclenche mon imaginaire, je ne censure aucun de mes désirs. Juste deux petites limites faciles à intégrer. La première, un maximum de 6 ingestions par jour de nourriture, réparties sur 18 heures. Un peu à la façon d’un bébé. Ça donne un repas toutes les 3 heures ! Mais n‘y voyez rien de puéril. Ensuite, je déclenche mon imaginaire jusqu’à ce que s’impose à moi le menu qui me fait plaisir. Il ne me reste plus qu’à diviser par 3 les portions que j’avais l’habitude d’ingurgiter dès l’instant où j’ai réellement grossi. Et de ne pas excéder 3 mets différents à chaque repas (y compris pour les collations)…
Chantal Calatayud
Adopter l’alimentation harmonieuse
Il s’agit de laisser systématiquement votre imaginaire établir vos repas ! L’instincto-thérapie nutritionnelle est donc à la portée de chacun. Pour exemple :
- Asperges en vinaigrette
- Escalope de veau à la crème aux morilles
- Fromage blanc au coulis de fruits rouges
- Flan maison
1/ Supprimez instinctivement un plat de la liste. (Elle en contient 4. Il y en a un de trop selon cette méthode alimentaire).
2/ Divisez par 3 les quantités que vous avez pris la mauvaise habitude d’ingérer et responsables de la prise de poids.
Cette bonne conduite va dans le sens de ce que conseille le Professeur de biologie Désiré Mérien, directeur depuis trente ans d’un centre de cure de détoxication en Bretagne. Cet auteur a conduit des milliers de stagiaires dans l’apprentissage de l’alimentation harmonieuse respectant les associations compatibles. Il rappelle dans son livre « Équilibrez votre poids », aux Éditions Jouvence, que les causes du déséquilibre pondéral sont dues, entre autres, au fait qu’en règle générale, nous mangeons trop. D’où, précise-t-il, la nécessité de revoir la quantité des aliments absorbés.
La méthode de la division par 3 n’est pas sans rappeler le principe même de la Trinité dans la religion chrétienne en particulier : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ou encore : Marie, Jésus, Joseph. À l’identique, les Égyptiens avaient leur propre triangle, symbole de l’équilibre : Isis, Osiris, Horus. Sigmund Freud a postulé, de son côté, le complexe d’Œdipe constitué du père, de la mère et de l’enfant. Ses travaux sur les premières et deuxièmes topiques reprennent le système de la triade. En 1900, le maître de la psychanalyse découpe inconscient, préconscient, conscient. Vingt ans plus tard, il affine les premières topiques avec l’émergence cette fois du ça (principe de plaisir débridé), du surmoi (le censeur) et du moi (le soma, le corps, lieu des résultats négatifs d’une lutte acharnée entre les deux précédentes instances). Jacques Lacan affine davantage encore ces éléments et parle de R S I : réel, symbolique et imaginaire. Ce qu’il faut retenir basiquement de l’ensemble de cette théorie, c’est que toute triade contient le germe de nos propres trahisons. Dont le masochisme. Ainsi, pour éviter toute réaction névrotique, il ne s’agit donc pas de penser en termes punitifs, mais de choisir et de privilégier la qualité à la quantité. Le narcissisme s’en porte mieux. C’est alors que mincir rime vraiment avec sourire…
|