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La psycho
dans Signes & sens
J’ai toujours faim et après !
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Faut-il culpabiliser d’avoir la fringale ? Cas auquel l’aliment ne sera peut-être pas bien digéré et l’attrait du fruit défendu d’autant plus fort… Bien au contraire : il s’agit d’accepter la situation car nos pulsions orales ont un sens : elles permettent d’arrêter un conflit intérieur, générateur d’angoisse.
Le terme boulimie désigne le fait d’avoir toujours faim et d’ingurgiter des quantités impensables de nourriture, sans pouvoir contrôler cette impulsion destructrice, considérée depuis peu comme une maladie. On parlait plutôt, du temps des Romains, de gloutonnerie, de goinfrerie. De nos jours, la boulimie renvoie à la médecine, à la psychologie, à l’esthétique… Soit à des justifications d’ordre socioculturel et psychophysiologique. Il est pourtant nécessaire de discerner une réelle addiction, mettant en danger le sujet et faisant prendre un avis médical, d’une conduite certes compulsive mais que la majorité d’entre nous peut, a pu ou pourrait tenir. Se gaver est bien sûr l’expression d’un manque mais gare aux mauvais réflexes plus ou moins hypocondriaques…
L’effet variable de satiété
J’étais bien dans mon 38 ! Qu’est-ce que je m’en veux de ne pas avoir fait plus d’efforts pour stabiliser ce poids, se désespère Marie-Claude… Cependant, raisonner en termes de regrets ne règle pas le problème. L’effet de satiété dépasse largement le cadre d’une norme qui serait la même pour tout le monde. Pour la psychanalyse, la confusion entre besoin et plaisir est ancrée dans l’inconscient depuis notre plus tendre enfance. En effet, selon notre histoire, notre sensibilité, le rapport à la nourriture se cristallise pour chacun de façon différente : étions-nous un bébé goulu ? Ou le contraire ? Il est souhaitable, lorsque la situation est vraiment pathologique, de revisiter cette période de démarrage de la vie avec l’aide d’un thérapeute. Notre société, trop normative, a d’ailleurs tendance à accoler des étiquettes un peu hâtives. Il nous arrive tous d’avoir des périodes où le stress est un peu plus prégnant que de coutume et pendant lesquelles la tablette de chocolat ou les biscuits ne font pas long feu dans le garde-manger. Ce n’est pas une raison sérieuse pour que le qualificatif boulimique nous soit attribué…
Quelques conseils
Parfois, une simple réorganisation de nos prises d’aliments suffit à remettre les choses dans l’ordre. Ainsi, sortir de table en n’ayant plus faim est possible. Notre corps a besoin de trois groupes principaux : les glucides, les protéines et les lipides. À chaque repas, il serait bon de respecter cet apport. Y associer des fibres aura l’avantage, outre d’occuper du volume dans l’estomac, de faire baisser l’index glycémique et de procurer les vitamines nécessaires à un bon métabolisme. Les infusions ou le thé, une heure avant ou après le repas, peuvent faire office de coupe-faim. Si le problème persiste, n’hésitez pas à consulter un médecin. Quelquefois, un traitement homéopathique vient à bout de cette envie incontrôlable de manger… Cependant, si vos rondeurs attirent dans l’entourage quelques regards – ou même des réflexions désobligeantes –, dites-vous que tout individu se sentant agressé par votre image manifeste une souffrance personnelle non réglée… Votre gêne disparaîtra instantanément ! Il nous appartient de laisser de côté les références/mode de la presse people. Ainsi, dans son livre « S’aimer tel que l’on est », paru aux Editions Jouvence, Chantal Calatayud, psychanalyste, explique que s’aimer est non seulement légitime mais surtout le lien unique, salvateur et libérateur entre soi et soi. Nous devons être capables de retirer du plaisir de ce que nous sommes, précise-t-elle, rejoignant ainsi la pensée d’une autre psychanalyste du siècle dernier, Melanie Klein, qui affirmait déjà qu’une bonne relation à nous-mêmes est l’une des conditions pour témoigner aux autres amour, tolérance et sagesse…
Martine Coya
Un cas de résilience
Evelyne présente des problèmes de surpoids depuis des années. Excellente cuisinière et très gourmande, elle est cependant imbattable sur tous les types de régimes existants et les apports caloriques de chaque aliment ! Mais faute de motivation, côté ligne, les résultats sont décevants. Après le départ de ses grands enfants, un profond sentiment de vide l’a envahie et les kilos se sont accumulés. Après avoir été encouragée par son médecin à reprendre une activité professionnelle, quelques mois plus tard Evelyne le consulte toute rayonnante et amincie : J’ai trouvé ! En accord avec la mairie, j’anime trois fois par semaine des ateliers sur l’art de la table et j’enseigne des recettes de cuisine saine et allégée…
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