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      La communication
      non violente

      La communication non violente
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      Marshall Rosenberg, psychologue américain et élève de Carl Rogers, est à l’origine d’une méthode de communication faisant référence à l’« ahimsa » (terme sanskrit signifiant «  non violence »), une vertu philosophique pratiquée par le Mathatma Gandhi. L’objectif consiste à désamorcer le conflit relationnel à sa source…

      La communication non-violente (CNV) exige le renoncement à toute forme d’agressivité envers autrui. Au œil pour œil dent pour dent doit se substituer un recentrage sur soi permettant un dialogue fructueux avec son interlocuteur. Le processus vise à se défaire de tout jugement intempestif en employant résolument le pronom personnel je plutôt que le tu qui tue.

      Le lien avec soi-même


      La première démarche adressée à un sujet désireux de pratiquer ce type de communication consiste à stopper autant que possible ce que la psychologie et la psychanalyse nomment une projection. Il s’agit – avant de réagir du tac au tac à ce qui peut être assimilé à une agression – d’identifier ce qui se joue à l’intérieur de soi. Bien des disputes inutiles pourraient déjà être évitées grâce à ce réflexe de centration. Ainsi, un spécialiste donne l’exemple d’une personne se faisant dépasser dans une file d’attente. Elle peut se mettre à hurler et prendre le risque de déclencher un affrontement sans commune mesure avec la réalité. Les faits divers témoignent de pugilats violents se terminant très mal pour une simple place de parking. En réalité, ces débordements sont dus à une évaluation erronée de ce qui est réellement vécu. Marshall Rosenberg nomme auto-empathie le fait de clarifier à quoi renvoie dans l’histoire de chacun la propension à utiliser la violence en première intention. Trouver les mots pour exprimer les émotions ressenties prépare la seconde phase du processus.

      L’utilisation du je


      Une fois identifié le malaise, et lorsque l’interlocuteur peut l’entendre, il est important de le formuler de manière claire sans utiliser, dans un premier temps, le tu. Ainsi, il est inutile, au saut du lit, de tomber les poings tout faits sur son partenaire sous prétexte qu’il a encore une fois laissé traîner ses chaussettes n’importe où. La communication non-violente préconise plutôt d’énoncer : En voyant ces chaussettes par terre (absence d’accusation), je me sens déprimée pour commencer la journée… Pas question en revanche de ne rien dire et de laisser s’accumuler ce qui peut paraître un détail mais qui, surajouté à d’autres non-dits, explosera un jour ou l’autre ou finira, à l’inverse, par inhiber toute prise de parole. À noter que des outils spécifiques à cette technique sont transmis sous forme de stages mettant en place des jeux de rôle. Les participants découvrent de nombreuses alternatives relationnelles leur permettant de pouvoir enfin s’exprimer autrement que par une opposition systématique et stérile.

      La demande ouverte


      Les spécialistes de la communication non-violente insistent sur la verbalisation de ce que la méthode appelle des besoins. Communs à tout un chacun, ils sont au nombre de neuf : le bien-être physique, la sécurité, la compréhension, la créativité, l’amour, la distraction, le repos, l’autonomie et la spiritualité ou recherche de sens. L’étape suivante consiste à émettre une demande en lien avec l’un de ces besoins, tout en respectant certains critères : que celle-ci soit réalisable, concrète, précise et émise de manière positive. Rosenberg distingue le fait de demander et celui d’exiger. Ainsi un refus ne devrait pas être porteur d’un sentiment négatif tel que la colère, la peur, la frustration ou la tristesse mais une invitation à ouvrir davantage le dialogue.

       

      Hélène Servant

       

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