|
La psycho
dans Signes & sens
La nuit
porte vraiment conseil
|
Le rythme est inhérent à la vie. Temps forts et temps faibles se succèdent afin de porter l’harmonie de la symphonie unique de notre existence. Si le jour, nous nous devons d’être actifs, la nuit induit une tranquille passivité au cours de laquelle notre réceptivité inconsciente recharge nos énergies et prépare l’avenir.
Vous avez certainement connu, un matin au saut du lit, cette sensation qu’une décision juste s’imposait à vous de façon si claire que vous aviez l’impression d’une véritable révélation. La veille tout était embrumé… Voici la preuve qu’il existe en nous une partie inconsciente qui peut agir positivement, pour peu que nous laissions de côté certaines rationalisations.
La preuve
Il n’y a pas plus cartésien que notre grand philosophe René Descartes ! Mais saviez-vous que ce célèbre penseur du XVIIème siècle a eu l’intuition du fameux « Discours de la méthode » dans un songe, tandis que tous ses sens (sauf peut-être le sixième !) étaient endormis ? Le cerveau a donc bien cette capacité à continuer de travailler pendant notre sommeil. Une expérience pleine d’enseignement a été réalisée par des neurobiologistes de l’Université de Lübeck. Il s’est agi de comparer deux groupes d’individus à qui l’on avait demandé de résoudre un problème mathématique complexe que seule une intuition arithmétique pouvait éclairer. Le premier groupe devait travailler le matin pendant une heure, vaquer à d’autres occupations, puis calculer encore dans la soirée. Au deuxième groupe, il a été demandé de commencer les calculs juste avant de s’endormir et de continuer au réveil. Le premier groupe obtint 20 % de réussite, le deuxième 3 fois plus, soit 60 %. Par une alchimie que nos scientifiques ont du mal à élucider, l’intuition s’est élaborée pendant la nuit. Les explications alléguées seraient que les règles de calcul mémorisées par l’hippocampe ont été transférées aux lobes frontaux, puis associées à un « savoir-faire » mathématique acquis au fil d’expériences passées. Ainsi et même si nous ne connaissons pas toutes les subtilités de notre cerveau, il est toutefois utile d’accepter que nous pouvons lui faire confiance… même pendant notre sommeil ! Sigmund Freud, neurologue de formation, a d’ailleurs basé sa découverte de la psychanalyse sur l’étude des rêves, postulant d’un système inconscient onirique jouant un rôle primordial.
L’autosuggestion positive
Il existe une technique de yoga nommée yoga nidra (yoga du sommeil) occidentalisée par la sophrologie. Elle consiste à détendre un à un les muscles du corps jusqu’à parvenir à un état dit sophroliminal, à la limite du sommeil. Il est question pour les yogis d’expérimenter cette vie inconsciente tout en restant éveillé. Une phrase positive, nommée sankalpa, est prononcée au début et à la fin de chaque séance. Les pratiquants constatent, dans leur majorité, une amélioration de leur clarté d’esprit. Utilisée plus prosaïquement, l’autosuggestion positive s’avère véritablement efficace pratiquée avant de s’endormir. Pendant la nuit, notre cerveau nous conseille, de la même manière qu’il peut nous déstabiliser si nous nous endormons avec une idée négative. Les cauchemars, après avoir visionné un film perturbant, en sont la démonstration.
La certitude
Pris dans son sens figuré, la nuit peut évoquer un long tunnel, un passage à vide, un état dépressif. Pourtant, les Sages disent que c’est au moment précis où la nuit est la plus noire que la lumière jaillit. Il ne peut pas en être autrement. Ils ont d’ailleurs l’habitude de conseiller à leurs disciples de se lever la nuit, de monter sur une colline et d’assister au lever du soleil. Simple technique que chacun peut expérimenter au moins une fois dans son existence. De la même manière, accepter les moments sombres avec confiance, c’est avoir la certitude qu’au bout du tunnel la joie est là, toujours présente mais momentanément cachée…
Frédéric Bouton
Pourquoi les chats sont gris la nuit ?
Il s’agit d’un phénomène physique. La nuit, lorsque la luminosité est faible, les cônes de nos yeux (qui captent les couleurs) ne sont plus utilisés. Les bâtonnets prennent alors la relève. Ils permettent une meilleure vision dans l’obscurité mais nous ne distinguons plus les couleurs. Il y a alors comme une sorte d’indifférenciation qui nous fait dire que « la nuit tous les chats sont gris », comme pour nous inviter à un lâcher-prise.
|