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La psycho
dans Signes & sens
L’apport incontournable
de Roberto Assagioli
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La découverte fondamentale de l’inconscient par Sigmund Freud a suscité chez beaucoup de ses contemporains, au risque de se démarquer du maître, le désir de poursuivre par eux-mêmes leurs propres investigations. Ainsi Otto Rank préconisa-t-il, à partir de son travail sur « Le traumatisme de la naissance », une forme de psychothérapie brève. Alfred Adler inaugura la « Psychologie individuelle », privilégiant l’affirmation de soi et trouvant un large écho Outre-Atlantique. Carl Gustav Jung développa la « Psychologie analytique » et prit en compte la notion d’inconscient collectif archétypal en insistant sur le processus d’individuation. Quant à Roberto Assagioli, psychiatre et neurologue italien, il créa, à partir de 1926, une forme de psychothérapie très personnelle : la « Psychosynthèse »…
Né à Venise le 27 février 1884, Roberto Assagioli est issu d’une famille juive aisée. Étudiant doué, il fait de nombreux séjours à l’étranger et parle sept langues couramment. Après avoir obtenu son diplôme de psychiatre à Florence, il rencontre Ernest Jones à Munich, puis séjourne quelque temps dans la clinique suisse où officie Jung, alors disciple fervent de Freud. Assagioli a à peine 24 ans lorsqu’en 1910, il participe au congrès de Nuremberg. Sensibilisé aux idées de la jeune science, il décide de faire œuvre de transmission dans son propre pays et devient l’un des pionniers de la psychanalyse en Italie par l’intermédiaire de la revue « Psyché ».
Vers une psychothérapie transpersonnelle
Tandis que Sigmund Freud, tout à son désir que la psychanalyse soit reconnue, se méfie de l’occultisme et de l’ésotérisme, Carl Gustav Jung s’intéresse de plus en plus à ces sujets et à l’aspect spirituel de la psyché. De son côté et sa mère ayant fréquenté les cercles théosophiques de Madame Blavasky, cette dimension attire fortement Roberto Assagioli. De tempérament mystique, il postule peu à peu, dans ses propres travaux, que le psychisme renferme une âme éternelle, analogue à la conception jungienne du Soi. Cette idée sera reprise dans la psychothérapie transpersonnelle dont il est l’un des précurseurs et Stanislav Grof, le continuateur actuel.
La psychosynthèse
Conservant la notion d’inconscient, Roberto Assagioli propose cependant une structuration différente de celle du maître de la psychanalyse quant à la dénomination de son contenu. Ainsi la psychosynthèse d’Assagioli distingue-t-elle quatre parties inconscientes :
- L’inconscient inférieur : il correspond à la fois aux pulsions primitives et au lieu des conflits psychiques.
- L’inconscient moyen : plus près de la conscience, il s’agit d’un espace de gestation psychique. Certains commentateurs y voient une équivalence avec le préconscient freudien. Il serait cependant erroné de vouloir faire des rapprochements trop systématiques, cette conception théorique s’écartant du modèle des instances psychanalytiques.
- L’inconscient supérieur ou supra-conscient : Assagioli situe ici la dimension spirituelle de l’Être. C’est la zone de l’intuition profonde, des états extatiques, des facultés les plus élevées de l’esprit.
- L’inconscient collectif : il s’apparente à ce qu’en a théorisé Carl Gustav Jung, c’est-à-dire un espace dont les représentations sont archétypales et donc communes à tous. Au cœur de cet inconscient pluriel, Assagioli place le champ de la conscience et un Moi conscient ou Je. Ce Je est appelé, selon le processus de la psychosynthèse, à se relier au Soi supérieur (Transpersonnel) que l’on pourrait appeler Dieu. Il est à noter qu’il est question simplement, comme pour la théorie jungienne, d’un tendre vers. L’objectif consiste, dans un long cheminement, à se désidentifier de ce qui n’est pas soi.
Un coaching psycho-spirituel
Privilégiant la redécouverte d’un Soi créateur inné, la psychosynthèse utilise volontiers, en les adaptant, toutes sortes de médiations. Cette psychothérapie, à l’inverse de la psychanalyse, propose des axes de directivité : visualisations, art-thérapie, méditations, exercices de libération corporelle et émotionnelle. Elle donne, en outre, une importance particulière à la notion de volonté. À une époque où le coaching psychologique correspond à une véritable demande et où la quête de spiritualité se fait pressante, l’apport de Roberto Assagioli, alliant psy et spi, semble particulièrement adapté.
François Roussin
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