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      Le rôle des médias
      dans la délinquance

      Le rôle des médias dans la délinquance
      ©iStock

      Depuis les élections présidentielles de 2002, il est hors de doute que les médias ont une influence sur la perception de la délinquance par le grand public. Cette influence touche également les délinquants eux-mêmes. Comment se manifeste-t-elle ?

      « Médias coupables », « T-F-Haine » pouvait-on lire lors des manifestations contre le Front national il y a six ans. Pour les manifestants, la cause était entendue. En abreuvant en permanence les Français d’images d’insécurité et de violence, la presse avait joué un rôle non négligeable sur les votes des électeurs. La peur n’avait-elle pas touché jusqu’aux habitants des départements n’ayant à déplorer quasiment aucune délinquance, comme la Creuse ?

      Un deal quoi qu’il en soit


      Ludovic Maréchal, journaliste à Guéret, reconnaît que les journalistes entretiennent l’idée de l’insécurité, surtout quand tous les organes de presse s’emparent du même sujet et s’emballent. Il y a toutefois une distinction à faire selon les types de médias : C’est essentiellement la télé qui peut favoriser les sentiments d’insécurité du grand public ou l’impression d’être stigmatisé chez certains jeunes. Ceux qui sont en première ligne dans les affaires ne sont pas des lecteurs de presse quotidienne régionale, donc je ne crois pas que nous ayons beaucoup d’influence sur eux... En attirant l’attention sur les violences commises dans un quartier précis, les médias focalisent l’attention sur celui-ci. Leur simple présence peut entraîner une amplification, une aggravation des événements. Pour attirer ces mêmes médias (et surtout les caméras), certains délinquants peuvent radicaliser leurs actions. En rendant visibles des catégories sociales, qui seraient restées totalement anonymes si elles ne tombaient pas dans la délinquance, les journalistes peuvent encourager celles-ci. Ils peuvent même aller jusqu’à la susciter. Par exemple, en payant des jeunes pour se livrer à des actes spectaculaires, tels que brûler des voitures ! Les dossiers mettant en scène de telles actions sont, manifestement, beaucoup plus vendeurs. Et tant pis si on déplore plus de voitures brûlées... L’essentiel étant de griller la concurrence...

      Médiatisation et radicalisation


      La presse disqualifie constamment certains quartiers ou certains groupes qu’elle associe à la délinquance et au crime qu’elle donne à voir sous l’éternel angle du fait divers et de la menace. Les journalistes souffrent également d’un manque de temps pour approfondir les sujets. Difficile dans ce cas-là, surtout pour des équipes ne connaissant pas forcément les endroits traités, de prendre en compte toutes les nuances. Cependant, mettant en exergue les violences qui entachent certains quartiers, la presse peut inciter à y installer la loi et l’ordre, afin de pacifier ces zones. La « pacification » semble reformuler sur les « cités » les discours du contrôle de l’espace, conçus dans la guerre coloniale, sur la ville et les populations colonisées, observe le sociologue Mathieu Rigouste. La sécurité est devenue une industrie : elle fournit des marchés, crée de 1’emploi dans les classes populaires et de la plus value. La peur fait vendre du papier et tourner l’économie ; elle donne du sens au contrôle social, économique et politique... À l’inverse, d’autres auteurs, comme Luc Rudolph, contrôleur général de la police nationale, et Christophe Soullez, déplorent la « sympathie » affichée des médias pour les jeunes délinquants. Selon eux, les journalistes incrimineraient à plaisir la police. D’où le traitement médiatique injuste des bavures, que les médias ne savent pas replacer dans leur contexte d’urgence et de grand stress. Rudolph et Soullez déplorent également que la mort d’un policier, dans l’exercice de ses fonctions, occupe en général huit fois moins de place dans les journaux qu’un dérapage (pas forcément mortel) des policiers. Les deux auteurs pointent également l’ignorance totale (peut-être volontaire) des journalistes concernant les réalités du terrain. Pourtant, la presse peut avoir un effet dissuasif sur les délinquants. Par nos comptes rendus de procès, on rappelle ce que les gens risquent en enfreignant la loi, explique Ludovic Maréchal. On peut aussi collaborer avec la police, par exemple en passant des appels à témoins en échange d’informations. Et cela, police comme grand public ont souvent tendance à l’oublier.

       

      Virginie Leval

      *Pour en savoir plus, lire :
      « Violence en France »,
      Michel Wieviorka,
      Éditions du Seuil.

      - « Insécurité, la vérité »,
      Luc Rudolphet Christophe Soullez,
      Editions Lattès.

       

       

      Les délinquants mineurs

      Les mineurs délinquants échappent à la prison depuis 1945. La société française pense, majoritairement, que c’est une chance de plus offerte au jeune en difficulté et en rébellion, pour se ressaisir (82 % de Français sont actuellement favorables à cette ordonnance de 1945, 16 % contre, 2 % sans avis). En revanche, les personnes interrogées sur cette question fondamentale n’excluent pas que ce soit une incitation supplémentaire à la délinquance. En 2004, 39 % des vols avec ou sans violence ont été commis par des mineurs de moins de... 16 ans ! Il est certain que les services policiers sont débordés et qu’on ne peut pas demander à cette population sociale de faire de la psy... Les sociologues se mobilisent. Firmin Lejeune, psychosociologue, demande à nos politiques de s’interroger sur le fond du problème : Une véritable mode de la délinquance s’installe et les rationalisations vont bon train. Les jeunes délinquants que j’ai interrogés veulent idéaliser leurs actes répréhensibles en nous faisant croire qu’ils s’inscrivent dans une culture « trash » : leurs délits iraient, pour eux, avec une société d’hyper consommation où tout est appelé à disparaître. Un gamin de 15 ans m’a asséné : « Ta mère, elle raccommodait tes chaussettes ; la mienne, elle les jette quand elles sont trouées » !

       

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