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La psycho
dans Signes & sens
Les ateliers
de musicothérapie
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Le son, lorsqu’il est organisé d’une certaine façon, devient « musique ». Le terme est construit à partir du mot « muse », renvoyant aux neuf Muses de la mythologie grecque, et plus spécifiquement à celle qui a pour nom Euterpe, incarnant la divinité du plaisir et de la joie.
La tradition orientale fait du son « Om » le principe de la Création. Tel un contenant d’où émerge toute chose, c’est à partir des premiers sons qu’il entend que le petit d’Homme va peu à peu se développer. Le psychanalyste Jacques Lacan évoque à ce sujet les lallations, sortes de gazouillis pré-linguistiques que le bébé émet en imitation aux sonorités qu’il perçoit. Cependant, ces premiers signifiants peuvent affecter son psychisme encore fragile. La possible conséquence de cet état de fait se traduira par une difficulté future à exprimer verbalement tout mal-être. C’est ici que la musicothérapie prend son sens. Cette médiation contribue à dénouer les blocages et à retrouver progressivement la joie d’exister…
Des ateliers d’expression
Le musicien Pierre Boulez définit la musique comme étant un labyrinthe où l’on n’a jamais fini d’entrer et de sortir, de découvrir de nouveaux chemins dont on n’a jamais épuisé le mystère… Dans un atelier de musicothérapie dite active, il est avant tout proposé au participant de s’exprimer librement, et surtout autrement qu’à l’aide du langage parlé. Il s’agit de désinhiber certaines émotions en utilisant des instruments de son choix, sans pour autant posséder de compétences préalables. Le participant, enfant ou adulte, en groupe ou individuellement, est invité à produire ce qu’il a envie à l’instant t. Le rôle du musicothérapeute consiste ensuite à interpréter cette expression spontanée de manière à lui donner du sens. Dans le contexte de la guidance, le professionnel peut également induire une expression musicale en lien avec la problématique en train d’émerger. Les résultats se vérifient de séance en séance, le patient libérant alors une parole tue jusque-là…
La musicothérapie réceptive
En complémentarité, ou indépendamment d’un atelier de musicothérapie active, existent des méthodes axées plus spécifiquement sur l’écoute. On parle ici de musicothérapie réceptive. Les travaux du docteur Tomatis, quant aux bienfaits de certaines fréquences sonores, restent très représentatifs de ce type d’approche thérapeutique. Il convient de rééquilibrer des dysfonctionnements (échec scolaire, état de stress…) en faisant entendre au patient, parfois à l’aide d’un casque, des vibrations bienfaisantes. Une autre technique ayant cours dans un atelier de musicothérapie réceptive invite à écouter des extraits musicaux choisis en fonction d’objectifs précis. Certaines écoles limitent leur nombre à trois. D’autres emploient une méthodologie différente et laissent au patient le soin de choisir ses propres supports. Quoi qu’il en soit, ces écoutes préalables servent d’induction à une étape de verbalisation guidée par le musicothérapeute. La séance peut également avoir lieu de façon individuelle.
Musicothérapie et relaxation
Induire la relaxation sous induction musicale est particulièrement adapté pour des personnes épuisées physiquement par le stress. La musicothérapie se met d’ailleurs souvent au service des sophrologues, d’autant que des commandes spécifiques sont faites à des compositeurs spécialisés. Cette forme d’atelier s’inspire des travaux du docteur Emoto et du physicien Joël Sterheimer, qui ont mis en évidence qu’un massage sonore approprié en état de détente agit de façon bénéfique sur le comportement cellulaire.
Liliane Rougon
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